Bloc-notes 30 octobre 2022

au lieu d’apprendre le vélo, on apprend la trot.électrique

Les trottinettes qui nous trottent dans la tête

Les trottinettes vont-elles nous rendre fous?

Les réseaux sociaux et la presse se défoulent sur les trottinettes et les trottinetteurs. Il est vrai que les accidents dramatiques se multiplient. En quelques mois le phénomène trottinette a pris le pouvoir dans nos roues (lapsus révélateur), dans nos rues, et alors même que le vélo et ses escadrilles militantes peinent lamentablement à atteindre 3% de part modale en ville depuis des décennies.

De quoi rendre fou effectivement. Le grand engouement pour la trottinette, disons le crument, c’est l’absence de tout effort physique pour se déplacer. Pas de pédalage, ça avance tout seul, aucune contrainte. Tous les utilisateurs se défient des codes et des dangers. L’Etat dans sa grande incapacité a ouvert les vannes en grand au mercantilisme sans aucun relais militant capable de réguler le phénomène…et alors que certains pays comme l’Allemagne se montrent beaucoup plus sévères à l’égard de l’usage de la trottinette.

Et maintenant, que l’Etat se débrouille avec le grand n’importe quoi qu’il a laissé se développer!

Est-ce l’été indien?

La définition est hasardeuse, mais je l’emploie tout de même pour désigner cette extraordinaire température qui fait qu’aujourd’hui encore, je me promène à vélo jambes nues. Le thermomètre affiche encore 21 degrés à 16 heures.

Oui ce dérèglement, s’il est problématique pour l’avenir, laisse une place de choix à la pratique du vélo, le vélo de ville et le vélo des champs. Profitons-en!

On ne saurait pour autant ne pas s’inquiéter pour la suite, celle des générations futures qui s’acheminent vers un cataclysme « en mode doux », c’est à dire que ce dérèglement avance à bas bruit et touche une à une des habitudes de nos modes de vie sans qu’on s’en aperçoive.

Les bassines qui nous bassinent

Prenons l’exemple des fameuses bassines agricoles, ces immenses réservoirs d’eau qu’ambitionnent d’édifier çà et là des agriculteurs fortunés qui tentent d’éviter l’infortune du changement climatique.

Imaginez que vous savez qu’au bout de votre trajectoire, il ya un mur brutal mais vous accélérez quand même. C’est ce que font les cultivateurs, ils savent que leurs cultures vont manquer d’eau, alors ils pompent allègrement dans la nappe phréatique pour continuer à arroser à leur guise.

digesteur biogaz

Remarquez que l’agriculture telle qu’on la pratique chez nous ressemble à une contre-culture: les paysans font tout ce qui contraire à la défense de notre environnement. L’autre exemple, c’est la bio-énergie pour produire du bio-gaz: rien de tout cela n’est écolo, on va encourager la culture de fourrage, du maïs, du colza, pour engraisser des bestiaux et produire du fumier en masse transporté sur des camions vers des stations de bio-gaz produisant du méthane qui aggrave la détérioration de la couche d’ozone.

Les cyclistes à la peine

Figurez-vous que je m’aperçois qu’un promoteur, Jean Robert Laloi de Sportour, n’a rien trouvé de mieux que d’organiser une croisière méditerranéenne sur le Costa Smeralda pour des cyclistes capables d’investir entre 1100 et 1500 euros les cinq jours. On fait une halte à Barcelone, à Palma, à Malaga, à Palerme, à Civitavecchia, on sort les vélos aux escales et on rentre à Marseille.

Associer vélo et bateau de croisière en pleine disette énergétique, quelque part j’ai mal à mes valeurs. Mais d’autres manifestement vivent hors sol!

Digérer les digesteurs

A grand renfort de pub dans le canard, voici les agriculteurs qui tentent de verdir leur image en produisant du gaz de fumier.

Les digesteurs de bactéries commencent à proliférer dans la campagne haut-rhinoise. Comme à Traubach-le-Bas où ces énormes bulles ressemblent à des soucoupes volantes. Ca tombe bien, comme on est en froid avec la Russie, on va pouvoir montrer notre savoir-faire énergétique.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Imaginons 30 exploitations qui portent leurs déjections agricoles dans le méthanisateur…bonjour la campagne!

Tout cela pour produire…3% du gaz consommé en Alsace avec 14 méthanisateurs.

Loin de moi l’idée de dire que c’est négligeable. Mais il faut tout compter pour juger de la pertinence économique du projet.

  • l’investissement à amortir avec 15% de subventions publiques: 15 millions!
  • l’extension du réseau gaz en rase campagne pour capter le gaz et ensuite le mélange de ce gaz pauvre avec du gaz normé à 11 kWh/m3 (PCS).
  • il faut aussi évacuer le CO2 qui représente à lui seul 30 à 40% du gaz produit.
  • le va et vient de tracteurs devant alimenter le digesteur et les dégâts collatéraux que sont la pollution des engins, l’entretien des routes et les odeurs.
  • l’élevage de 3000 vaches en stabulation forcée (soit 100 vaches par exploitations)
  • prévoir de chauffer les cuves par grands froids pour maintenir la réaction anaérobie à 30°C…avec un chauffage au gaz!

On n’a plus qu’à digérer la facture car comme le disent les exploitants de GRDF dans les DNA du 15 mars 2022 il faudra attendre une année pour évaluer les quantités injectées dans le réseau.

D’ailleurs les chiffres mentionnés dans les DNA sont plutôt optimistes à mon sens: 170m3 de gaz par heure, soit environ 34 000 Mégawatt-heure par an (sic). Raisonnons un peu 34000 MWh par an divisé par 8760 heures (une année) donne 3900 kWh soit 22 kWh/Nm3.

Sachant que le gaz produit a un pouvoir calorifique compris entre 5 à 7 kWh/Nm3, cherchez l’erreur…