
A grand renfort de pub dans le canard, voici les agriculteurs qui tentent de verdir leur image en produisant du gaz de fumier.
Les digesteurs de bactéries commencent à proliférer dans la campagne haut-rhinoise. Comme à Traubach-le-Bas où ces énormes bulles ressemblent à des soucoupes volantes. Ca tombe bien, comme on est en froid avec la Russie, on va pouvoir montrer notre savoir-faire énergétique.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Imaginons 30 exploitations qui portent leurs déjections agricoles dans le méthanisateur…bonjour la campagne!
Tout cela pour produire…3% du gaz consommé en Alsace avec 14 méthanisateurs.
Loin de moi l’idée de dire que c’est négligeable. Mais il faut tout compter pour juger de la pertinence économique du projet.
- l’investissement à amortir avec 15% de subventions publiques: 15 millions!
- l’extension du réseau gaz en rase campagne pour capter le gaz et ensuite le mélange de ce gaz pauvre avec du gaz normé à 11 kWh/m3 (PCS).
- il faut aussi évacuer le CO2 qui représente à lui seul 30 à 40% du gaz produit.
- le va et vient de tracteurs devant alimenter le digesteur et les dégâts collatéraux que sont la pollution des engins, l’entretien des routes et les odeurs.
- l’élevage de 3000 vaches en stabulation forcée (soit 100 vaches par exploitations)
- prévoir de chauffer les cuves par grands froids pour maintenir la réaction anaérobie à 30°C…avec un chauffage au gaz!
On n’a plus qu’à digérer la facture car comme le disent les exploitants de GRDF dans les DNA du 15 mars 2022 il faudra attendre une année pour évaluer les quantités injectées dans le réseau.
D’ailleurs les chiffres mentionnés dans les DNA sont plutôt optimistes à mon sens: 170m3 de gaz par heure, soit environ 34 000 Mégawatt-heure par an (sic). Raisonnons un peu 34000 MWh par an divisé par 8760 heures (une année) donne 3900 kWh soit 22 kWh/Nm3.
Sachant que le gaz produit a un pouvoir calorifique compris entre 5 à 7 kWh/Nm3, cherchez l’erreur…