Château de Wildenstein à pied

IMG_0381
Kruth et la vallée de la Thur lors d’une accalmie de pluie et de vent en ce 24 décembre

Des Schlossberg (montagne au château), il doit en exister des centaines.

On ne peut pas tous les connaître.

Mais celui-ci, si près de chez moi, je ne le connaissais pas.

wildenstein
 

Mon cheminement du jour à pied abordera ce piton granitique de l’époque glaciaire qui domine le lac de Kruth

La preuve qu’on peut passer pendant vingt ans sur la route en contrebas au bord du lac réservoir de Kruth avec son vélo et tout ignorer de l’existence de ce château perché là-haut dans la forêt.

C’est un peu le problème avec nos engins modernes, on va trop vite.

Avec le VTT, j’ai déjà ralenti le rythme pour m’engouffrer dans des sentiers improbables.

Aujourd’hui, je serai à pied.

C’est bien aussi la balade à pied.

Mon confrère et ami Pierre Brunner est un esthète de la marche à pied et les vallées de la Thur et de la Doller n’ont plus de secrets pour lui. Sans aucun doute.

Allez consulter son blog LTD-RANDO 68 et ses randonnées sympas

Sa notoriété est telle qu’il est en tête du moteur « gougueleu » avec son Circuit des Roches du coté de la Schlucht.

Même le Club Vosgien en rougit. C’est dire!

Ce matin donc, promenade dominicale au barrage-réservoir de Kruth en amont de notre vallée de la Thur.

Je voulais voir son remplissage, après tant de mois de sécheresse.

Je l’ai vu!

Tous les mini-torrents qui l’entourent sont en furie.

IMG_0399

A pied, j’avise un panneau derrière l’auberge marqué « escalade ».

Grimpeur invétéré, j’escalade ce piton rocheux qui domine le lac.

C’est pas trop difficile, puisque je ne grimpe pas à quatre pattes.

IMG_0349
J’apprends la langue sanglier vite fait, ouik-ouik, heu-heu-heu, Ffft, Rouf-vrouff, Wouk…un vacabulaire que beaucoup de nos contemporains peineraient à maîtriser

J’aborde un grand plan forestier.

Toute la surface est couverte d’accrobranches, ce nouveau jeu à la mode pour attrapper le touriste de passage.

IMG_0350

Je suis dans un parc d’attractions, vide d’occupants en cette saison.

Puis j’avise un fléchage sentier de découverte…et me voila à nouveau grimpant vers le sommet de ce piton rocheux.

IMG_0348
Un parcours confortable

Très vite je comprends que je suis sur le chemin d’un château fort moyenâgeux, le château du Schlossberg, dénommé aussi château de Wildenstein, dont le village en amont du lac porte le nom.

Facile: tous les cent mètres des planches explicatives de belle qualité.

Je commence à l’épisode trois, j’ai raté les deux précédents.

IMG_0370

J’ai raté le départ de l’excursion mais pas le plus intéressant, semble t-il.

Je remonte donc le chemin taillé dans la roche avec ses « pas d’ânes » pour aider les animaux de trait à porter les charges jusque là-haut. Sur les cotés de petites rigoles pour évacuer l’eau des pluies.

IMG_0373
le sentier taillé dans la roche et ce qui ressemble à une saignée destinée à un barrage de bois

Le château du Schlossberg est mentionné pour la première fois en 1253. Lors de sa vente par les sires de Horbourg à l’abbaye de Murbach. Ruiné dès le XIVe siècle, il n’est rebâti qu’en 1575, puis aménagé pour une défense plus efficace pendant la guerre de Trente Ans…détruit à nouveau par les Suédois en 1644. (in Les Vosges du Sud par le Club Vosgien volume 6-éd 2eme trim 1981)

IMG_0374
le château tel qu’il devait être avant sa ruine
IMG_0375
Un reste de muraille apparaît


IMG_0377
la barbacane et son accès
IMG_0378
l’entrée du château est creusée dans la roche. elle est courbe pour déjouer les tirs de l’attaquant. à gauche, une trouée apportant de la lumière et donnant sur un précipice
IMG_0379
on identifie quatre niveaux sur les vestiges
IMG_0384
A l’étage supérieur de la ruine, on domine la vallée de la Thur
IMG_0386
Le Club Vosgien (?) a installé un abri dans l’enceinte de la ruine. Je n’aurais pas osé. J’aurais préféré conservé l’authenticité des lieux sans y ajouter une marque contemporaine aussi discrète soit-elle
IMG_0387
on redescend par là.
IMG_0391
le sentier est transformé en rû tellement il a plu
IMG_0392
Des moraines glaciaires. Débris de roches arrachées lors de la glaciation qui recouvrait la contrée sur 400m de hauteur
IMG_0390
on aperçoit la barrage du réservoir de Kruth en contrebas lors de la descente.
IMG_0397
Voici le point de départ que j’ai raté au bord de la route qui longe le lac derrière l’auberge

Vous pouvez télécharger mon parcours ici

Vous pouvez éviter ma grimpée hasardeuse en prenant tout simplement le chemin balisé qui mène au château (triangle rouge sur ma carte IGN ancienne) mais qui est signalé anneau bleu sur place.

3km-100m de dénivelée. Pour la digestion le jour de Noël, c’est très bien.

Un reste de muraille apparaît

Voyage en grande pompe

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Ce matin, j’ai sorti mes grandes pompes.

Des bottes de sept lieues que je ne sors que dans les grandes occasions.

Je les ai depuis au moins vingt ans.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Au retour, mes pompes semblent fatiguées

C’était pour tenter de parcourir à pied (avec mes pompes à pied, donc) la randonnée terrestre et pédestre de mon confrère Pierre Brunner que j’ai piquée sur son blog LTD Rando 68 et qu’on peut voir ici ici ici.

Pierre nous a prévenus: il sera préférable de prévoir la journée entière ; une bonne condition physique semble nécessaire.

C’est vrai que la grimpée au Thanner Hubel fait dans les 800 mètres depuis la vallée.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
pas de doute, c’est par là

J’ai donc tracé le parcours sur mon GPS avant de partir, pour ne pas me tromper avec tous ces sigles du Club Vosgien et je suis parti.

Pour changer un peu la donne, j’ai pris le parcours en sens contraire.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
un pas devant l’autre

On part de Bitschwiller-lès-Thann, on grimpe à l’abri Vogesapfad Hislà, puis à la ferme-auberge du Thannerhubel et ensuite on fait le tour du massif en passant par Waldmatt, puis l’on redescend au Hundsrück et au plan Diebold et le sentier rouge-blanc-rouge jusqu’à Bitschwiller.

tour-du-thanner
ma trace enregistrée

Fastoche!

Sur le papier.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
ça semble facile, mais à force ça use

J’ai emporté avec moi mon sac à dos de VTT avec un litre d’eau (mais le tuyau a gelé rapidement vu qu’il faisait déjà moins un degré au départ)…et aussi un paquet de chips et quatre tranches de pain d’épices.

Et je suis parti…

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
la vallée de Thann

Dans la grimpée jusqu’à la cote 1108m, il y a huit passages à plus de 15% et le reste est aussi soutenu, même si le sentier est correct.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
abri Vogesapfad Hislà

Un effondrement à un endroit et une bifurcation due à des arbres.

Quand arrive l’abri Vogesapfad Hislà, à coté de la place Zundel, une pause.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
intérieur cosy

Je resserre mes lacets, je mange une tranche de pain d’épices et je repars.

Arrive la ferme-auberge du Thannerhuebel et sa pente sévère.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Le brouillard fait qu’on ne voit qu’à une centaine de mètres.

J’entends des pas cadencés.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
J’entends des pas cadencés.

Une femme qui fait son footing et qui contourne la ferme sans s’arrêter, ni même dire bonjour.

Je pénètre dans le bois.

De belles images.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA

Je sors du bois et dans la grande lande, on peine à distinguer le sentier.

Je m’assure avec mon GPS d’être sur la trace.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Pan! une ornière et me voila par terre.

Je me relève vite fait.

Personne en vue qui puisse se gondoler de rire.

Mon honneur est sauf.

Moi aussi!

Je repars avec un peu de neige dans les trous de nez.

J’achève ma grande courbe à la Waldmatt.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Personne au refuge du ski-club, mais un groupe qui s’avance dans la brume.

Nos routes se croisent.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

La descente commence.

C’est douloureux, la descente, pour les jambes.

Je sors mon bâton télescopique pour m’aider.

Je croise un couple qui monte à bon train.

Et pan! à nouveau par terre. Sur le genou.

Je n’ai pas prêté attention à la couche de glace sous les feuilles.

Je poursuis à pas de loup…

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Finalement à midi, je mange mon quatre heures, mes trois tranches de pain d’épices.

Rasséréné, j’entame la prairie de Martiplatz.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
En face de moi le monument du Hundsruck (point blanc)

Pas facile sur la fin, je vois la Fourmi au Hundsrück, mais la pente est si raide que je me demande si je ne vais pas rouler en bas comme une barrique.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

La descente à Bitsch qui ne devrait être qu’une formalité s’avère compliquée jusqu’au Plan Diebolt. Caillouteuse, rocheuse avec même une ligne de survie en câble d’acier.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA

Après le Plan Diebolt, j’ai les jambes en compote.

Je me laisse descendre dans le chemin creux…en priant que la fin vienne.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Ouf, les faubourgs

Résultat des courses:

  • selon Openrunner 14.8km 787m
  • selon GPS Garmin 14.3km 936m
  • temps de marche 3h43 temps d’arrêt 34mn
  • voir la trace GPS

La marche, c’est bien aussi

IMG_3735.jpgAujourd’hui marche à pied.

Les Alsaciens sont de grands marcheurs.

Il est vrai qu’ils ont matière à ne jamais être rassasiés avec ce grand massif vosgien, auquel s’ajoute le Sundgau et la Forêt Noire toute proche. Continuer à lire … « La marche, c’est bien aussi »