J’ai quitté mon cardiologue

Avec Doctolib, le secrétariat médical est devenu simple comme un coup de click

Les services de santé achèvent leur déclin.

Après la déconfiture de nos hôpitaux voulus par le pouvoir en place, voici venir la désintégration de la médecine libérale et ses cohortes de praticiens venus de l’Europe centrale pour suppléer à nos carences.

C’est après un simple mail émanant de Doctolib, le site de rendez-vous en ligne, que j’ai mis fin à plus de dix ans de suivi médical avec mon cardiologue.

Il m’a fallu tout de même trois appels aux secrétariats mentionnés pour comprendre que, non, plus rien ne tournait rond dans la relation avec notre monde médical.

Pourtant parmi ces interlocuteurs, l’un d’eux avaient dû appuyer sur le fameux bouton de Doctolib qui permet d’annuler un rendez-vous d’un seul click. Mais aucun n’a osé le reconnaître car le système est devenu tellement opaque et déshumanisé que toute relation, toute interrogation, une simple offuscation est désormais irrecevable.

En retour à mes observations, j’ai obtenu un avertissement écrit illico presto sur ma boite mail.

il est inacceptable que vous parliez au personnel sur ce ton, ceci ne sera pas accepté au sein du cabinet.

Cette injonction que j’assimile à un mépris de classe m’est insupportable.

J’en ai donc tiré les conséquences, le cœur gros, je n’irai plus chez ce cardiologue. Je me souviens qu’il me disait « le test d’effort, vous le faites tous les jours sur votre vélo », un peu comme si le test d’effort ne m’était pas indispensable.

Il y a quelques années déjà, c’était avec mon ophtalmologue.

Elle prenait sa retraite bien méritée comme on s’en doute, mais sans successeur. Les patients, dont certains relevant du grand âge, étaient donc invités à aller se faire voir ailleurs.

Ailleurs?

Oui, pour moi jusqu’à Belfort!

Jusqu’à ce qu’une solution bancale du service public local moribond me récupère avec à la clé une complexité inavouable à base de déplacements en plusieurs lieux et des agendas informatisés incertains doublés d’un personnel qui papote chiffons comme si les aveugles en puissance souffraient en outre de surdité.

C’est la génération du personnel people complètement désinhibé de sa mission à qui l’on a désormais affaire .

Avec Doctolib, on est assurés d’être expulsé de son rendez-vous sans ménagement.

Le site Doctolib à qui la médecine libérale confie ses patients dispose déjà de nos adresses (âge, taille, poids,…) et de l’indication probable de nos pathologies et comorbidités potentielles. Il commence à abriter toutes sortes de marchands du temple du bien-être dont la presse fait ses choux gras et pourra bientôt se faire hacker sans difficulté par des pirates russes. Ne soyons donc pas surpris de voir prochainement des offres sur nos boites mail vantant des lunettes, des home-trainers, des lits médicalisés, des couches culottes, des assurances tous risques et des offres d’obsèques low-cost alléchantes.

Dix sur dix

lecture pour cycliste chez l’ophtalmo

Vélo volé, love, love, le vélo, vélovo…

Parfait! me dit l’ophtalmo, vous avez dix sur dix

Fastoche!

Mon ophtalmo me reconnait lorsqu’il me voit arriver tous les ans avec mon gilet jaune.

Les patients qui patientent croient que je suis l’ambulancier de service.

 

Attention aux yeux!

Blog de velomaxou :Vélomaxou, le blog d'un cyclo mulhousien, Attention aux yeux!

5km à parcourir.

C’est justement la distance qui me sépare du centre ville.

A vélo, on trouve quand même le temps long.

Aux feux rouges.

Appuyé au potelet du feu piéton.

Mais c’est incomparable en efficacité.

Oui, je l’avoue: j’ai pris la voie du tram de l’avenue Kennedy.
Comme la police.

Persuadé du fait que le plus court chemin est bien la ligne
droite…

Je confirme. C’est bien le plus court chemin pour un engin mu à
la force du jarret.

Penaud, je me cachais derrière le cycliste qui me précédait.

Espérant échapper à je ne sais quelle réprimande, au suivi des
caméras qui traquent les délinquants criminels ou même à un tram
qui aurait choisi de changer de voie descendante…

« Fermez un oeil et lisez! » me dit l’ophtalmo avant que je ne
regagne le candélabre où m’attendait ma monture cerclée d’un U.