Dans les rouages de Pôle-Emploi

C’est à la suite d’une mésaventure contée par un proche que je suis amené à me pencher sur ce qui est devenu un grand opérateur de service public de notre République: Pôle-Emploi. Le Pôle-Emploi est à n’en point douter une réussite de notre société puisqu’il est capable de gérer les millions de chômeurs engendrés par notre modèle économique. Les articles sur le sujet abondent tellement il cristallise les passions, les rancœurs, souvent les non-dits d’une société qui placardise un grand nombre de ses citoyens en les transformant en un sous-prolétariat qu’on offre volontiers à la vindicte populaire pour mieux les stigmatiser. Notre modèle économique, rappelons-le, repose sur un dogme libéral qui veut que pour produire dans des conditions optimales de rentabilité, il faut accepter de pressurer l’emploi. Autrement dit, il faut affamer le marché de l’emploi pour que le marché se porte bien. C’est le même principe que celui qui s’applique aux lois du commerce. C’est le « volant de chômage » qui permet de maintenir les salaires au plus bas. C’est un mal nécessaire, selon nos économistes, qui fait que par principe le terme de « plein emploi » est banni. Le « plein emploi » est un gros mot qui rappelle trop les économies administrées incapables de survivre dans une économie mondialisée. C’est ainsi! C’est pourquoi il est illusoire de croire nos hommes politiques, de gauche comme de droite, qui s’engagent depuis des décennies à réduire le chômage pour se faire élire ou réélire. C’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

Si les Anglais ont conçu le « contrat zéro heure » qui ne vous garantit absolument pas que vous finirez la journée du lendemain chez votre employeur, si les Allemands ont inventé le « mini-job » à 1 euro de l’heure, les Français eux, magnanimes, ont inventé le Pôle-Emploi, un gros fait-tout où bouillonnent les millions de sans-emplois. Pôle-Emploi gère une formidable entreprise de chômdus: 2.900.000 demandeurs d’emploi indemnisés selon le Monde.fr de septembre 2013. (voir la journée d’un agent de Pôle-Emploi) Attention, cela ne veut pas dire que toute la misère des sans-emplois est secourue par Pôle-Emploi: le sous-emploi est tel dans notre pays qu’en réalité « en tenant compte des chômeurs ayant eu une activité réduite et des demandeurs d’emploi d’outre-mer, le Pôle emploi dénombrait plus de 5 148 200 demandeurs d’emploi, comme le note Le Monde.fr. Pour mémoire, la population active en France est de 26 millions de personnes. Système bien huilé, Pôle-Emploi est la réunion de deux organismes, l’ANPE et les ASSEDIC depuis 2008. Doté d’un chiffre d’affaires de 1.3 milliards d’euros et de 50.000 agents, Pôle-Emploi fonctionne d’abord avec un outil informatique puissant capable, en principe, d’absorber la demande. Si vous n’êtes pas vous-même doté d’un savoir informatique de base, vous aurez du mal à vous faire entendre par Pôle-Emploi. Il ne vous restera plus alors qu’une seule solution, poireauter dans une Agence Locale et attendre qu’un conseiller diligent prenne en charge votre demande. Quand tout baigne, ça baigne!

Le chômeur, patenté ou non, qui a compris que l’indemnisation de son chômage repose sur une actualisation télématique chaque mois de sa situation peut réussir a payer ses échéances ou une partie de ses échéances, loyer, électricité, chauffage et…nourriture éventuellement. C’est quand le système se grippe que tout se détériore. Par exemple quand une vanne informatique se ferme sans préavis. Subitement plus rien! Pourquoi? L’intéressé ne le sait pas. Pôle-Emploi si! Mais sa procédure de service est imparfaite: avant de supprimer l’indemnisation, on n’a pas prévu de prévenir l’intéressé. A quoi bon? Question: pourquoi mon indemnisation a t-elle été supprimée? Heureusement, Pôle-Emploi offre une norme de service: s’engager à répondre dans les deux jours pour les cas simples. Deux jours après, la réponse intervient: Vous n’avez pas été indemnisé ce mois ci, car vous avez suffisamment de trimestres cotisés à l’assurance retraite, au vu de votre âge, pour pouvoir prétendre à une retraite. Vous pouvez vous rapprocher de la CARSAT ou bien ramener, auprès de nos services, un document de rejet de la retraite. Comme on le voit, il n’est pas facile à Pôle-Emploi de recruter du personnel qui maîtrise à la fois le tact, la retenue et la langue de Molière. Peut-être que parmi les chômeurs, on pourrait trouver du personnel compétent… Mais si la qualité épistolaire des réponses est discutable, l’efficacité pour pousser les chômeurs à la retraite et faire baisser le nombre d’indemnisés ne l’est pas. Si vous n’êtes pas content, Pôle-Emploi a un médiateur. Ça peut toujours servir.

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Carton rouge

Faut-il encore que le monde du travail accepte de se faire tondre la laine sur le dos avec des salaires encore plus bas que bas, des protections sociales toujours plus dégradées, des retraites encore plus minces pour plaire à ceux qui nous gouvernent?

Le 1er mai qui s’annonce est la fête du travail.

Le travail chèrement acquis grâce aux luttes sociales contre l’exploitation et la domination des possédants.

Nos jeunes si peu enclins à s’engager devraient se souvenir et même apprendre d’où nous venons…

Depuis les combats de Chicago jusqu’au Front Populaire, il ne s’était encore trouvé aucun abruti pour oser parler de la fête du vrai travail parmi nos politiciens.

Il s’en est trouvé pourtant un  pour défier le monde du travail avec ses traditions, son histoire, sa culture ouvrière.

Carton rouge!

Ce politicien qui n’a décidément pas la carrure d’un homme d’État est-il qualifié pour parler ainsi du monde du travail?

A t-il « tâté » seulement une fois dans sa vie de la pelle ou de la pioche?

Carton rouge à cet ignoble personnage!

Souhaitons lui de retrouver demain un vrai travail et de ne pas pointer à Pôle Emploi.

Par exemple, un travail de reconstruction de tout ce qu’il a démoli dans le Pays au cours de ces cinq dernières années…