« Le fardeau ne pèse lourd qu’à celui qui le porte. »
C’est un truisme de le rappeler. Et pourtant dans le débat en
cours en France, force est de constater qu’on charge la barque
injustement du même coté. Une injustice que nos voisins allemands
acceptent sans mot dire et qu’on voudrait nous montrer en
exemple…
Cette réforme des retraites occupe tellement le débat public
que, fatalement, les plus distraits d’entre-nous en viennent à se
poser des questions de fond.
Des questions qu’ils ne se posaient pas auparavant.Par
insouciance ou par incompréhension devant la complexité du
dispositif…
Par exemple, qu’est-ce qu’une retraite à taux plein?
En voila une drôle de question!
Un peu de pédagogie à l’attention des confrères cyclistes…
Une retraite à taux plein, c’est une pension mensuelle qui
correspond à 50% d’un salaire moyen calculé sur les 25 meilleures
années de rémunérations. Le vocable est donc en soi trompeur.
Quelles sont les conditions pour la toucher?
C’est la double peine qui fait tant débat dans le projet de
réforme des retraites : pour la toucher, il faudra non seulement
avoir cotisé pendant 41,5 ans (en 2020) à une caisse de
retraite, mais en outre avoir atteint l’âge de 67 ans
(applicable en 2023). Soit le dispositif le plus
contraignant d’Europe!
Cela signifie que tous ceux qui ont commencé à travailler avant
25 ans seront pénalisés en ayant cotisé bien davantage que
nécessaire une fois l’âge de 67 ans atteint.
Sans parler des femmes, mères de famille, qui peineront encore
plus qu’aujourd’hui à réunir les conditions optimales.
Si vous partez avant 67 ans, même en ayant atteint les 41,5
années de cotisations, vos 50% de retraite « à taux plein » seront
amputés.
C’est à dire qu’il faudra songer à diviser au moins par deux
votre niveau de vie, en l’absence de retraite complémentaire.
Une satisfaction cependant: vous allez pouvoir revendre votre
voiture et rouler à vélo!
Elle est pas belle la vie!

