C’est pas juste

La paille

La matinée en juillet est prioritaire pour le vélo.

Je croise de nombreux cyclistes. La norme passe doucement à l’électrique. J’entends un sifflement derrière moi en montant le Bannstein.

La dame me dépasse avec son panier d’osier sur le porte-bagage sans omettre de me saluer. Quand j’arrive au sommet, elle est déjà loin. C’est pas juste, je vais me plaindre au syndicat des vélos. Qu’on ait du mal à grimper les côtes sans l’assistance, admettons! mais qu’en plus on double les augustes gugusses à guibolles flageolantes sans indemnité, y’a d’l’abus!

On les repère les pépères qui partent à la fraîche décontractés sur leur VTT à électrons. Pour eux le challenge est terminé dès le départ. Ils font confiance au canasson. Les touristes viticoles arpentent le vignoble à l’électrique. Les pentes? quelles pentes?

Le couple de cyclo-campeurs arrivent face à moi, arnachés, sacoches et remorques, chien et marmot. Ça pédale avec allégresse, sans déhanchements…l’exercice est devenu une formalité très éloignée de l’effort musculaire à produire.

Tant mieux pour eux!

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C’était pour sortir

Les Vosges depuis la ferme auberge du Freunstein Willer sur Thur

Sortir: quitter le lieu où l’on se trouve pour aller dehors.

Je me souviens d’un boulangère qui lorsqu’on lui achetait des gâteaux nous demandait si c’était pour sortir…

Autrement dit pour répondre à une invitation. Continuer à lire … « C’était pour sortir »

Sur la route de Thierenbach

 

Les discussions du café du commerce reprennent.

Maxou est fasciné par les cyclos causeux. Davantage que
par les cyclos faiseux. La nuance est importante.

S’il est facile d’être cyclo faiseux avec des gros
muscles et d’arriver le premier en haut du col Amic (c’est mon préféré), il est autrement plus
difficile d’être cyclo et causeux à la fois.

Car le cyclo causeux doit savoir parler tout en
pédalant. Sans s’étouffer dans les côtes. Ce qui est une prouesse
autrement plus estimable pour l’animation du groupe dans les
moments difficiles.

On est bien contents.

Aujourd’hui, journée relâche.

Au programme Thierenbach.

On aime bien s’arrêter devant le spa des Violettes à
Thierenbach.

Des fois qu’Adriana serait là. Devant nous. Dans sa belle tenue
de la Croix Rouge…Non, on ne la voit pas. Adriana.

Tu crois qu’Adriana a racheté l’hôtel-spa « les
Violettes »
de Philippe Bosc
depuis qu’elle a quitté
Christian?

-J’chais pas…

– Pourtant elle fait bien, en photo, Adriana, sur la carte
menu de l’hôtel…

– Et Philippe, qu’est-ce qu’il devient?

– Oh, Philippe, il vend des dattes…au Maroc.

– Ca marche pas fort son truc de Thierenbach; alors avec
Adriana, il aurait plein de clients Philippe. Même des
cyclos!

– C’est normal, les clients, y veulent des magasins à
proximité; alors Thierenbach, c’est paumé, y viennent pas…les
clients.

– Philippe, c’est un brave type, y m’a racheté une bagnole,
il était toujours en panne, mais il m’en a pas voulu. C’est un chic
type, Philippe.

– Moi, je vais voir le copain de Johnny, samedi. A
Strasbourg.

Comment qui s’appelle déjà?…Ah oui, Eddy
Mitchell.

– Tiens, tu me croiras pas, Eddy Mitchell, il a pas le
permis!

– Nooonnn!…Eddy Mitchell, il a pas le
permis?…

– Si! même que dans le bonheur est dans le pré, on
a mis le moteur de sa R30 derrière et un mec sous le capot pour
conduire à sa place…

– Non là, Jean-Claude, tu déconnes…

– Si, si, regarde le film, il a le volant de travers alors
qu’il roule en ligne droite!

C’était la sortie de Thierenbach.

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