
Avant la prochaine tenue de son assemblée générale vendredi 23 mars, le CADReS a donné une conférence de presse pour rappeler ses propositions en matière de politiques cyclables dans la Communauté de Communes M2A.
S’appuyant sur son Livre Blanc, le Président du CADReS Marc Arnold est revenu sur la nécessité de doter l’agglomération d’axes structurants de qualité pour se déplacer à vélo.
En gros, il s’agit de 40 à 50km d’itinéraires spécialisés et sécurisés à améliorer ou à créer pour rendre l’usage du vélo compétitif par rapport aux autres modes de transport.
Le CADReS enregistre avec satisfaction la volonté de Jean-Marie Bockel, Président de la M2A, d’atteindre une part modale pour le vélo comparable à Strasbourg…tout en observant que le challenge sera difficile à relever: Strasbourg en centre-ville, c’est 14% de part modale et Mulhouse…2,5%.
Il reste que la logique de nos concepteurs est encore très en deçà du but à atteindre: beaucoup trop d’ouvrages neufs sont ratés ou peu favorables au vélo.
Et le CADReS de citer à l’appui de sa thèse la nouvelle place Franklin où l’aménagement a fait l’impasse sur les emprises dédiées aux cyclistes ou encore le parvis de la gare TGV.
Si le contact établi avec les Collectivités est de bonne tenue, le CADReS note que la concertation avec les décideurs est encore perfectible et les crédits affectés aux ouvrages cyclables très en dessous des attentes.
Post-scriptum
Finalement, je doute.
Faut-il s’escrimer à négocier des infrastructures à tout va pour les vélos dans nos villes?
A force de réclamer des espaces dédiés, sécurisés, ripolinés, ne conduit-on pas le cycliste à la fin de son rêve, celui d’un être idéal qui se meut dans « l’anarchie joyeuse » de Pierre Sansot, en dehors des codes et des conventions?
Préférer des espaces d’indétermination avec son vélo, se jouer des sens interdits, des trottoirs et des voies de tram ne conduit-il pas à changer sa stratégie, à revendiquer des ouvrages polyvalents, multimodes?
Tout, dans mes comportements urbains à vélo, va dans ce sens, réinventant en permanence cette navigation à l’aveugle que j’adopte dans la ville en adaptant mes errements au gré de mon humeur vagabonde.

cher Max, tu rêves de la « liberté du renard dans le poulallier » … qui ne bénéficie qu’au renard, en l’occurence l’automobiliste facho qui fera règner l’ordre à coup de pare-chocs de 4×4
pour ma part j’apprécie une ville comme Strasbourg qui a fait beaucoup d’aménagements cyclables, et pour aller d’un point à un autre il n’y a même plus besoinr de réfléchir, c’est toujours fléché et aménagé; cela n’empêche pas quelques « fantaisies » aux cyclistes experts du risque mesuré. Le résultaat se voit à chaque coin de rue: la part modale du vélo y est de 10 – 14 %, un rêve pour les Mulhousiens
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Je ne sais pas si tous les automobilistes possesseurs de 4×4 sont des fachos, mais j’en doute.
Un peu de clairvoyance, que diable!
Les mères de famille qui vont chercher les enfants à l’école en 4×4 (c’est le cliché facile, j’en conviens) ne sont pas nécessairement inspirées par cet extrémisme que tu dénonces.
Il existe, certes, mais il n’est que la conséquence d’un lobbying imbécile du monde pro-automobile en direction du consommateur lambda.
Ne nous comportons pas nous-mêmes comme ceux que nous dénonçons!
Maintenant, si l’on constate tous que Strasbourg est un modèle du genre pour la cause cycliste, convenons aussi que la cartographie de Strasbourg n’a rien de commun avec l’agglomération de Mulhouse qui est une mosaïque de communes à la géographie compliquée sans grandes artères et dont les pouvoirs politiques sont encore morcelés.
Ma réflexion ne vise qu’à défendre une thèse alternative, en substance: n’est-on pas en train de décourager cyclistes et élus devant tant d’exigences pour les infrastructures vélos en nous enfermant, nous mêmes, dans une philosophie cloisonnée de la ville et dans une vision manichéenne et technocratique des rapports multimodaux des transports et des déplacements urbains?
J’observe que le vélo en ville est d’abord affaire de courage et de volonté, de « conscientisation éclairée » et de compréhension de notre environnement…avant d’être une question de moyens souvent inatteignables pour toutes sortes de raisons et de freins, politiques notamment, mais aussi financiers, réglementaires et fonciers.
Il faut donc faire avec.
Désolé si les thèses environnementales sont si peu prises en compte dans notre société, mais l’exemple même du faible écho des écologistes et leur maigre retentissement dans le reste du champ politique est bien une preuve, parmi d’autres, qu’on ne peut pas tout attendre des pouvoirs publics.
En revanche, je crois volontiers au débat d’idées et sur l’avancée d’un code de la rue qui s’affranchisse justement des barrières conventionnelles.
Bref, l’anarchie joyeuse qu’évoque Pierre Sansat.
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Il faudrait raser Mulhouse et la reconstruire de manière rationnelle.
Après l’explosion de Fessenheim, ça sera plus facile à faire passer dans les cendres des cerveaux mulhousiens, et quelques dizaines de siècles plus tard, on pourra enfin rebâtir une ville bien faite pour les cyclistes.
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