Vous avez dit voiture électrique?

– Vous avez dit voiture électrique?…

– …Oui!

– La réponse est non.

Quel est l’avenir de l’automobile?

Julien Lepers pourrait poser la question.

Les constructeurs de voitures aiguillonnés par les États poussent les feux sur l’innovation.

L’innovation, c’est un tas d’équipements électroniques comme les phares qui s’allument  automatiquement, le coffre qui s’ouvre tout seul lorsqu’on a les bras chargés et même la voiture qui redresse toute seule la trajectoire si vous avez tendance à franchir la ligne blanche.

L’innovation c’est aussi le moteur dit hybride, un association entre le moteur thermique et le moteur électrique, et aussi la voiture tout électrique à l’autonomie limitée et aux batteries coûteuses.

La voiture tout électrique, pour beaucoup c’est pourtant la panacée, le remède universel contre toutes les tares de la voiture en matière de pollution et de réchauffement climatique.

Je produis « zéro émission » donc je ne pollue pas.

C’est presque devenu un truisme de le dire tellement on nous bourre le crâne avec cette idée faussement répandue.

Le problème, c’est que cette voiture n’est ni propre, ni écologique. C’est comme ces communes du littoral qui pensent qu’en prolongeant leurs égouts au large, elles se débarrassent élégamment de leurs déchets.

Ni propre, ni écologique, la voiture électrique?

Même les publicitaires chargés de promouvoir les bienfaits de leurs produits se font taper sur les doigts.

Attaqués, les slogans vendeurs de la Zoé et de l’Autolib ont du battre en retraite; l’organisme de déontologie publicitaire notant que « la publicité en cause incite explicitement les consommateurs à rouler en voiture électrique pour réduire la pollution atmosphérique, alors qu’il existe de nombreux autres moyens de locomotion dont il est communément admis qu’ils sont moins nocifs pour l’environnement, comme les transports collectifs ou le vélo. » (source)

Comme le note justement sur son blog Olivier Razemon, la voiture électrique n’émet certes aucune émission de gaz à effet de serre lorsqu’elle circule, mais il faut la construire, recharger les batteries avec une électricité peut-être issue du carbone, et il faudra un jour la détruire.

Au total, toute la question est donc de connaitre le coût environnemental de la fabrication, de la destruction et de l’énergie consommée par ces véhicules tout électrique.

Pour l’heure, les constructeurs sont muets.

Dès lors les gouvernements qui encouragent à acheter ces véhicules à grands coups de primes incitatives ont-ils raison de le faire?

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