Le vélo, ça commence à bien faire


Un colloque sur le vélo, le quatrième, se tient cette semaine à Strasbourg.

Objet: se demander pourquoi le vélo ne progresse pas en France.

Chacun a sa petite idée, mais rassurons-nous, rien de neuf en dehors des poncifs habituels.

N’en attendons donc pas grand chose d’autre que ce simple constat: la part modale du vélo stagne en France.

Le vélo, l’auto du pauvre?

En cause, l’image du vélo attachée à la pauvreté.

Il suffit pour s’en convaincre de parcourir les quartiers de la ville; les parkings des zones populaires sont pleins de…voitures. Et parfois même des modèles haut de gamme…

Avoir une voiture, ça fait riche.

Rouler à vélo, ça fait prolo.

Est-ce que j’ai une gueule de vélo?

Vélo bobo, vélo écolo, vélo prolo, le vélo véhicule votre image.

Quoi ma gueule? qu’est ce qu’elle a ma gueule? est-ce que j’ai une gueule de vélo?

Apparemment oui!

Beaucoup hésitent à enfourcher un vélo par peur du qu’en dira t-on.

La nouvelle idée à la mode des promoteurs du vélo, c’est déculturer.

Déculturer le vélo? Du n’importe quoi.

La belle découverte!

On aura tout essayé.

T’es pas d’ma rue, toi…

Carrefour du Nouveau Monde à Soultz, dimanche matin, une assemblée de cyclistes réunis pour une anodine vélorution.

Les cyclistes du dimanche en lycra frôlent l’assemblée, incrédules devant cet obstacle hétéroclite.

Aucun ne s’arrêtera. Normal, le cycliste du dimanche est un automobiliste de la semaine.

Les nouveaux maires anti-vélos?

L’autre explication à la stagnation de la part modale du vélo en ville, c’est celle qu’on commence à discerner parmi les nouveaux maires fraîchement élus: il est temps que les vélos arrêtent d’«embêter » les automobilistes, voire de « mettre en danger » la vie des piétons. (DNA 14 octobre 2014)

Thionville est ainsi cité en exemple depuis que la maire a fait détruire une piste cyclable.

Ce mouvement n’est pas anodin, il trouve son origine au niveau de l’État; les reculs sur les projets environnementaux ont commencé à la fin du quinquennat Sarkozy et se poursuivent avec les récentes décisions de Ségolène Royal.

Ce vélo là, devant moi, m’embête… mon maire pourrait peut-être m’aider à m’en débarrasser…par exemple en dissuadant les cyclistes de rouler ici…ou en supprimant la bande cyclable pour pouvoir m’y garer.

Ce discours commence à se traduire dans les faits en ville. Mulhouse en prend résolument le chemin en créant des parkings dans son centre historique sous la pression des commerçants en y ajoutant des tarifs attractifs.

De Charybde et Scylla

Finalement, le vélo reste en France attaché au contexte politique, une succession de ratages, d’approximations, de contre-performances et de mécontentements.

Bref, il va de mal en pis.

Une réflexion sur « Le vélo, ça commence à bien faire »

  1. Le vélo n’est qu’un simple prolongement des jambes (pour ceux qui ont des jambes musclées), alors que la voiture est un superbe prolongement de la bite (pour ceux qui en ont une petite).
    Les Français préfèrent de loin la voiture car . . .

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