Je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai voulu me faire les Vosges une dernière fois de l’année.
L’appel de la montagne était là avec un grand beau temps.
Au pied du col Amic à Wuenheim, je ne pouvais plus reculer.
Le petit mur de Rot Rain dans le vignoble m’a décimé.
Scotché en haut de la bosse, le soleil déjà bas projetait de grandes ombres dans le chemin.
J’ôtais mon gilet jaune, mes gants, mon bonnet.
Une petite piscine intérieure.
Psychoter n’est pas bon, je le sais, car on nourrit le noir désir de faire demi-tour.
Alors je remonte en selle.
Les foutus panneaux kilométriques installés pour les cyclistes me plongeaient dans une arithmétique à donner le mal de tête. C’est combien qui me reste?… 3 ou 4 kilomètres?…
Finalement, c’était simple, ma vitesse est inversement proportionnelle à la pente, il était donc normal qu’à 5%, je ne grimpe qu’à 11km/h…puisqu’à 8% je fais du 8!
Tout le monde le sait que je grimpe mal.
Aujourd’hui c’était encore vrai.
Et alors?
Il faudra enfin que je sache combien il y a de kilomètres entre la cave du Vieil Armand et le col Amic, est-ce 9 ou 10 km?
Devant moi un vététiste qui mouline sur le bitume.
Je jubile.
J’arrête soudain de pédaler carré et j’affute mon style.
« Beau vélo!… »
« Il est neuf?… »
Quel enfoiré ce maxou, se délecter en doublant un type à la dérive!
Bon, assez de verbiage!
15h11
T’es quand même arrivé en haut, Maxou.
Oui mais j’ai mis une heure pour le faire ce col Amic…pas brillant!
Un chronomètre de sexa attardé, quoi!
Vous avez vu les images?
On se croirait l’été.
Je fais mon kéké en descendant les virages après le Vieil Armand
La frime, quoi!


Tu vas te faire crever, Maxou !
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petben koui
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