Nous en connaissons tous des personnages singuliers, otages de leur vélo.
Dans le quartier, ils sont souvent désignés du doigt, le simplet du bout de la rue, le bobo agaçant, le khmer vert du conseil municipal, la mémé de l’Aldi,…
Mais la tournure du moment est intéressante: voila que l’IKV fait son entrée dans les gazettes.
L’Indemnité Kilomètre Vélo, cette dîme compatissante à l’égard de ceux qui, bravant les frimas, les nimbus et les grèves du RER vont choisir d’aller bosser à vélo.
Une dîme?
Une aumône de nécessiteux de 25 centimes qu’on offrira aux vertueux cobayes affrontant ozone et particules.
Une prime. Une prime de courage pour certains, une prime de pénibilité pour d’autres et d’insécurité sociale.
Les sénateurs n’ont rien trouvé à redire disent les DNA ce matin (11/02); sous-entendu, ils ont consenti à ne pas retoquer la loi selon le jeu démocratique habituel.
Youpie, on va pouvoir faire la fête sur nos vélos en revenant de bosser!
Économie de guerre.
« Oui, sous des airs bonasses d’outils conçus pour la promenade, les bicyclettes n’aiment rien tant que la guerre, l’économie de guerre, le silence de la guerre (entre les explosions), tout ce qu’impose la guerre, le système D, la condition physique… » (L’exposition coloniale- Erik Orsenna Ed. du Seuil 1998)
Avec cette loi IKV, on se demande vraiment si le gouvernement joue la carte de l’environnement du pauvre après celle du riche à qui l’on offrira 10.000 euros pour rouler électrique…ou s’il ne consent pas à distribuer quelques miettes pour faire people.
Ne pas se réjouir trop vite: l’IKV sera plafonnée à 55 euros par mois, soit 220 km!
Non mais dis!…
Les vélotaffeurs invétérés peuvent se brosser.
Les impécunieux attendront la richesse.
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C’est sur que celà ne va pas inciter la majorité des gens qui font moins de 10 km pour aller bosser de prendre leur vélo plutôt que leur chère bagnole, mais c’est un début. Et il faut un début à tout…
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Sauf que 220 bornes par mois, on y est vite et qu’il faudrait compter l’économie générée sur les frais générés par une voiture (carburant, usure, révisions, pneus, …) : ça doit bien doubler les 55€ !
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N’oublions pas que les frais kilométriques des voitures, des motos et des cyclomoteurs sont déductibles des impôts…alors que la prime vélo s’ajoute aux revenus.
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Pour 20km par jour, je n’ai jamais fait de déclaration d’impôt « aux frais réels ». Bon, peut-être que j’aurais dû !
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