Je vais certainement décevoir beaucoup de mes lecteurs.
Je m’en excuse à l’avance auprès d’eux.
Depuis bientôt quarante ans que je monte sur un vélo, sans compter mon adolescence, j’ai vu tous les styles de vélo prospérer, puis décliner, puis renaître.
Il faudrait ici faire un peu d’histoire pour traduire les grandes lignes en vogue décennie après décennie.
Car contrairement à la bagnole, les styles ou plutôt les modes en matière de cycle évoluent plus lentement.
Force est de reconnaître que le marché commande; quel constructeur va être capable en France d’investir dans une nouveauté si le marché ne suit pas.
Et le marché, on le sait est pour l’heure dominé par le VTT et…le VAE qui se développe avec fulgurance recrutant parmi ceux qui sont las des encombrements en ville ou ceux qui veulent se redonner « un supplément d’âge » pour grimper le Tourmalet.
Je dis tant mieux!
Tant mieux si la visibilité du vélo arrive à percer dans le spectre multiforme de nos mobilités.
Commençons par brosser un portrait sommaire de nos bicyclettes depuis les années 60-70
D’abord, le vélo commun, celui de la ville et des champs, c’était…
Il ne faut pas oublier que, conjointement à la mode « coureur » encouragée par la popularité du Tour de France, se développait la tendance « routier ».
Simultanément, les cyclotouristes développaient des machines « haut de gamme » souvent inaccessibles au commun des mortels vu leur prix
Admettons le, le vélo de cyclotourisme est resté dans un marché de niche puisque la bicyclette fédérale de la FFCT n’a jamais réussi à trouver son public. On se contentait alors dans les clubs à monter des Bluemels sur son vélo de course pour ne pas éclabousser les copains.

Dans les années 80, le VTT fait son entrée et supplante aujourd’hui toutes les ventes. Il sert aussi bien à la campagne qu’à la ville même si il n’y est pas adapté.
Je passe rapidement sur l’engouement pour des matériels très sophistiqués de course qui intéresse plutôt la compétition.
Un maître-mot: la légéreté et son corollaire…le prix.
Certaines machines atteignent des prix délirants qui ne rebutent pourtant pas les cyclistes du dimanche.
Quand on aime…
Pourtant la tendance actuelle n’est déjà plus celle-là.
La tendance est plutôt celle d’un vélo qui allie confort, vitesse et routes sommaires.
Est-ce le résultat d’un constat que nos routes vieillissent mal et ne sont plus entretenues? le besoin de se fondre dans des paysages bucoliques à l’abri des grands axes?…
Toujours est-il que la mode aujourd’hui, c’est ça:
Les citadins ne seront pas frustrés pour autant.
Le vélo de ville a retrouvé ses lettres de noblesse avec des composants de qualité, du confort sans pour autant renoncer à son coté pratique.

Il faut reconnaître que le vélo de marque Vagabonde est un vélo de cyclotourisme parfait. Et quelle beauté avec ses composants noirs se détachant sur l’acier brut du cadre, sa guidoline et sa selle fauve Gilles Berthoud !

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Par contre, la position n’est pas trop sportive pour enchaîner des journées de 80-100km?
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Le Vagabonde et le Victoire sont séduisants à bien des égards; reste le tarif qui refroidit quelque peu. Quant à la géométrie, elle ne me paraît pas incompatible avec les longues distances, pour peu que le vélo soit à la bonne taille. Un bémol aussi concernant (sur le Victoire) l’usage très à la mode d’un pédalier mono plateau. Ça oblige à utiliser une cassette avec des écarts de dents impressionnants (de11 à 42) , à moins d’être hyper costaud et résistant plus qu’endurant.
Le campionissimo Gino Bartali doit se retourner dans sa tombe , lui qui pestait de n’avoir dans les années 1940 qu’un seul plateau à son pédalier et à l’arrière une roue dotée de deux pignons, un de chaque côté, qu’il fallait démonter et retourner pour disposer de deux braquets différents. A force de vouloir innover, on va peut-être y revenir !
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