Papi vénère


Non, je ne prendrai pas parti sur le parti pris de ce film.

Je connais trop le monde du vélo pour savoir ce que sont les incivilités routières entre usagers.

Certains parmi nous ont choisi devant l’inaction des corps publics de jouer les Don Quichotte du vélo.

C’est leur droit, mais l’image qu’ils renvoient du monde du vélo ne risque t-elle pas d’être contre-productive? c’est toute la question dès lors qu’on sait que le vélo ne jouit pas d’une dynamique forte dans l’opinion.

Ce qu’on appelle aujourd’hui les conflits d’usage sont les révélateurs d’une société intolérante qui s’affronte jour après jour sur des questions de citoyenneté mal comprises et de non partage des règles.

Oui, il existe en ville et sur la route une montée des intolérances.

Souvent en cause, l’automobiliste qui se croit tout permis dès lors qu’il pense être un usager haut de gamme, au-dessus du lot.

Tous les poncifs des publicitaires à l’égard du machisme automobile ont conduit à cette triste réalité: des automobilistes irascibles…et des cyclistes aussi.

En France, il existe malheureusement cette idée récurrente que le cycliste, comme le piéton, sont des usagers secondaires de la voirie, tout juste tolérés, la suprématie revenant à l’auto.

Il paie cher sa voiture et son droit de rouler, l’automobiliste, donc il s’octroie des droits supplémentaires comme ici celui de venir chercher sa petite fille à l’école à la crèche en se garant devant l’immeuble plutôt que là où ils devront marcher pour rejoindre la voiture garée plus loin.

Les cyclistes ne sont pas toujours irréprochables non plus…

En cause aussi les polices publiques qui abandonnent la rue et qui laissent se développer la loi du plus fort au lieu de la faire appliquer.

Je ne saurais trop vous recommander de jouer vous-même les redresseurs de tort…car le tort tue!

N’oubliez jamais que le plus fort dans ce bras de fer, c’est l’automobiliste qui peut perdre son calme et subitement appuyer sur l’accélérateur.

7 réflexions sur « Papi vénère »

  1. Sous un couvert non-violent militant, cette pratique qui consiste à filmer contre leur gré des automobilistes est en fait une violence. La vidéo comme preuve à charge de son bon droit est un outil à manier avec précaution qui peut se retourner contre son auteur surtout en cas de diffusion sur le net. Si la personne filmée invoque son droit à l’image, vous pouvez être poursuivi combien même le visage est masqué.

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    1. Je m’insère dans la brèche permettant la polémique pour dire que je ne suis pas d’accord. Filmer n’est pas une violence, mais une preuve admissible au pénal. Utiliser un mot comme violence pour une pratique courament admise par la presse revient à accepter d’armer des salauds et augmenter le sentiment d’impunité. Poster le film sur le Web, est une autre histoire qui a au moins le mérite de soulever l’indignation, d’alerter l’opinion, de permettre des prise de conscience. Il faut militer pour généraliser ces pratiques capables de dénoncer ceux qui mettent en danger la vie d’autrui (c’est de cela qu’il s’agit dans cette vidéo, le code de la route a sa raison d’être) et même le généraliser et par exemple l’appliquer dans le monde du travail où des enflures d’un autre genre, se permettent des pratiques bien plus scandaleuses. Si le Conseil des Prud’Hommes était habilité à débattre sur le contenu de tels enregistrements, les nombreuses formes d’harcellement au travail ne seraient plus possibles. 🙂

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  2. Bonjour,
    je suis d’accord sur le fond du billet… même si je filme mes tracas quotidiens pour illustrer parfois l’inculture des aménageurs. Par exemple à St Jean de la Ruelle – Loire à vélo, un panneau voie verte en haut d’un escalier, ou encore à Orléans centre, un panneau fin de zone 30 au milieu d’une zone 30…

    La vengeance d’un automobiliste sur le propre fil touitteur de 50€ : https://twitter.com/50_euros/status/824754412501475328

    Par ailleur, sur l’absence de verbalisation des « tracas quotidiens », la réponse est donnée par Olivier Razemon dans son dernier livre « comment la France a tué ses villes » :

    « le stationnement est un outil d’urbanisme et de transport » rappelle Charles-Éric Lemaignen, vice-président du GART, président (UMP) de l’agglomération d’Orléans et de l’assemblée des communautés de France (AdCF). Le GART agit depuis le début des année 2010 pour la transformation de l’amende sanctionnant le stationnement illégal en redevance, dont les collectivités pourraient fixer le montant et encaisser les recettes. Aujourd’hui, le procès-verbal est dressé par la police municipale, mais le montant de l’amende pour dépassement de temps est fixé par l’État. Ainsi, la verbalisation est perçue comme une sanction émanant de la mairie, mais ses recettes sont transférées à l’État. On comprend mieux pourquoi beaucoup de municipalités hésitent à verbaliser.

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  3. Je suis viscéralement pour ce genre d’initiative. Ce n’est pas du DonQuichottisme, mais un combat contre des salauds qui ne respectent rien. Moi, les enflures pareilles, dans n’importe lequel des domaines, je les pousse à bout quand je suis dans mon bon droit. Bravo au cycliste!

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  4. Filmez, caftez, balancez… C’est de plus en plus ce que l’état nous demande de faire. Moi, quand un automobiliste m’emm… sciemment, je m’arrange autrement pour qu’il n’ait plus envie de recommencer. Je sais, j’ai pas le droit et il peut m’arriver de tomber sur un plus costaud que moi…

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  5. Hello Maxou
    C’est curieux de considérer ma résistance citoyenne comme de la « violence ». Selon le même principe, condamner les emplois fictifs de François Fillon serait une « chasse à l’homme », et appeler les flics parce que tu vois des cambrioleurs casser la porte de ton voisin, ça serait de la « délation » ?
    Tu parles également du problème du droit à l’image, mais ce droit suppose que les personnes soient reconnaissables. C’est précisément pour ça que je les masque. Je n’ai rien contre les personnes à proprement parler (quoique !) c’est l’absurdité ou la dangerosité de leurs comportements que je dénonce. Tu as le droit de penser que je vais parfois un peu loin dans la provoc, mais n’oublie jamais que je ne fais que *réagir* à des choses qui se produisent et qui ne devraient pas se produire. Je n’emmerde pas les gens sans raison. La vidéo est un outil, je l’utilise pour provoquer un débat et essayer de faire changer certaines choses. J’y arriverai ou pas, mais au moins j’aurai fait ma part.

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