
On pourrait dire tour de base.Ou si vous préférez le tour à l’instinct, celui que l’on fait sans réfléchir. Tous les cyclos connaissent ça. Il en existe même qui ne font qu’un tour. Toujours le même. C’est aussi bien que de tourner sur son home-trainer où la porte du garage devient monotone.
L’avantage du tour instinctif, c’est qu’on en connait toutes les ficelles, les points durs et les mous. Les creux et les bosses, les regards d’égouts effondrés et les tranchées mal rebouchées qui nous secouent la carcasse. On n’a donc pas d’inattendus.
Il n’y a plus qu’à regarder le paysage défiler. Méfiance tout de même sur l’Eurovélo 6 qui comme à l’accoutumée est parcourue de promeneurs avec chiens. Il faut rester en éveil, calculer les trajectoires de dépassement, sonner gentiment, prévoir les écarts inattendus, la dissociation de part et d’autre du groupe, la laisse à chien retors qui ne rétracte pas comme prévu,…et ne pas rouler sur les cannes à pêche en bordure.

Un jeune et fringant vététiste m’a doublé à la sortie de Zillisheim. Il a rapidement pris de la distance. Piqué dans mon amour propre, j’ai tenté de le rejoindre. J’affichais 30 à l’heure face au vent.

Au bout de 30 minutes, j’ai arrêté de jouer. J’avais affaire à un plus fort que moi et je ne l’ai revu qu’au retour de Dannemarie lorsqu’il m’a croisé.Parfois on est doublé par des gens en survitesse qui « s’effondrent » rapidement ensuite. Ce n’était pas le cas, on ne jouait pas dans la même cour. J’étais un petit joueur. Comme toujours.
Heureusement pour mon retour j’avais une composante de vent arrière car j’avais plutôt entamé mon capital retour le long cette branche Eurovélo.
