C’est mon village natal. J’y reviens de temps à autre. Les lieux me sont devenus étrangers. Je ne connais plus les habitants et je n’en croise aucun. Ça ressemble à un village fantôme. Mais l’Association Foncière ne m’oublie pas: mes trois ares de friches me valent 5 euros de taxes cette année. J’en suis presque fier.
Cette affirmation que l’on entend de plus en plus souvent à propos de tout et de n’importe quoi est un signe des temps. Le signe d’une France qui fout le camp. Cette espèce de nostalgie du passé proche, voire lointain, appelle spontanément la réponse « fout le camp, viens ici! » en guise de plaisanterie de comptoir.
Pourtant lorsque j’en parle autour de moi, fatalement dans des cercles de ma génération, le constat semble partagé: la France est en déclin.
Alors serions-nous devenus, nous les anciens ou les vieux, des déclinistes porteurs de pessimisme?
Le subterfuge consiste à nous gaver d’applis pour nous faire croire que la régression est en fait un progrès
Les grands dogmes politiques de gauche ou droite ayant disparu, l’espoir d’un monde meilleur auquel se raccrocher a disparu avec. Alors il ne nous reste plus qu’à observer le désastre auquel nous conduisent ces politiciens néo-libéraux de pacotille venus occuper les sièges de l’Etat avec des diplômes en peau de lapin.
D’abord le désastre d’une conduite de l’Etat chaotique et désordonnée avec ses embardées médiatiques comme pour meubler la vacuité d’un pouvoir désemparé face en enjeux qui se dressent devant eux. Des enjeux environnementaux, politiques, économiques et sociaux.
En attendant de trouver la martingale capable de sortir des impasses, on gouverne par la peur. La peur de manquer de masques, un autre jour de carburant…et aujourd’hui de courant électrique.
La sobriété est devenue une vertu commerciale en même temps que le maître-mot des politiciens en herbe qui sont aux commandes de l’Etat. Le subterfuge consiste à nous gaver d’applis pour nous faire croire que la régression est en fait un progrès. La belle arnaque!
J’ai beau chercher dans mon quotidien, je ne vois pas l’ombre d’une assurance qui pourrait contrarier mon jugement, oui la France est bien en déclin.
Une armée exsangue qui sera vaincue en trois jours si le pays venait à être attaqué par un dictateur fou
Une police incapable de nous défendre des incivilités quotidiennes
Une école qui sombre aux confins des classements mondiaux
Un système de santé au bord de l’effondrement
Une justice qui a mis 13 ans pour conclure que la catastrophe de l’avion Rio-Paris était la faute à personne (alors même qu’on sait, au moins, que les enregistrements de cabine ont démontré que les pilotes avaient largement « perdu les pédales » de leur avion)
…et pour corser le tout notre modèle électrique forcé de recourir au secours de ses voisins faute de quoi nous allons manquer de courant.
Quel rapport avec le vélo direz-vous?
Le vélo est devenu électrique.
Si t’as pas ton vélo électrique, t’es un homme du passé! Un has-been.
Mon cardiologue m’a accueilli hier avec cette question. Etes-vous passé à l’électrique? Ma négation a semblé le décevoir. Pour lui, l’électrique est devenu une évidence, il s’évade en Savoie sur son VTT électrique l’été prochain. Mon généraliste aussi, son cyclo-camping de l’été est électrique.
Fatalement, le vélo est appelé à perdre un jour ou l’autre ses pédales. Même si j’entends bien qu’on me susurre à l’oreille qu’à VAE on pédale aussi.
Le progrès de nos jours est devenu une esbrouffe capable de détruire toutes nos valeurs fondamentales.