
Vouloir fixer la retraite à 64 ans pour tout le monde est en passe de capoter.
Notre député Raphael Schellenberger (LR) a déclaré ne pas vouloir voter la réforme des retraites sur RTL le matin même AVANT que le texte ne soit voté et finalement adopté artificiellement par l’article 49. alinéa 3 de la Constitution.

Rendons lui donc acte de ce courage politique!
Cela dit, les députés LR se sortent bien de ce bourbier puisqu’ils sont exonérés de devoir expliquer à leurs électeurs pourquoi et pour qui ils auraient voté.
L’affaire n’est pas pour autant clause ni sur le fond, ni sur la forme. Il y a aura encore des rebondissements.
Ce que beaucoup d’entre nous considèrent comme inéluctable, à savoir la nécessaire obligation de travailler plus, n’est en fait qu’une acceptation de porter atteinte à notre modèle social, sans contrepartie.
J’ai toujours prétendu que la pension de retraite ne pouvait être détachée des conditions de travail des uns et des autres et que seule une analyse fine, branche par branche, métier par métier, devait être engagée entre les organisations représentatives et non pas par l’Etat. Après tout, l’argent des retraites, c’est notre argent, pas celui de l’Etat.
On aurait pu à tout le moins envisager de cotiser un peu plus, employeurs et employés, afin d’améliorer les retraites des carrières hachées et de ceux qui ont commencé tôt dans la vie active ainsi qu’en appréciant finement la pénibilité des métiers.
Tout cela le gouvernement ne l’a pas entendu, il s’est entêté dans ses erreurs de parcours sur une base politique extrêmement fragile et impopulaire.