
Tour matutinal.
Excusons-nous de cet adjectif archaïque: « les cyclistes d’hier » préfèrent encore rouler « à la fraîche » car à partir de onze heures on commence à frire sur nos bécanes. Je n’ai que mes jambes et un bidon.
Et encore! je lève le pied souvent pour ne pas me mettre « dans le rouge » avec ma moyenne de 21.5.
L’après-midi sera plutôt consacrée à admirer le monde mutant du Tour de France auquel plus personne ne trouve rien à redire depuis les affaires comme si par un étrange phénomène le cyclisme professionnel était devenu vierge de toute dérive.

Je ne résiste pas à parcourir le site cyclisme-dopage.com à propos du fameux Pogacar et les déclarations du soigneur Antoine Vayer, ancien de Festina…
Quand j’étais dans l’équipe Festina, un coureur non dopé développait 400 watts dans les cols. Et les dopés, de 420 à 430 watts. Armstrong quand il faisait ses cures de dopage, il augmentait de 10 % de puissance supplémentaire en watts. On passe alors de 400 à 440 watts, ce que j’appelle la zone miraculeuse. Pogacar, lui, a augmenté de 8 % ce seuil, on est passé à 470 watts lors des ascensions et il bat tous les records.
Pour l’ancien entraîneur de l’équipe Festina, l’omerta est encore de mise dans le peloton professionnel. Encore plus aujourd’hui, parce que les cyclistes ont des salaires qui ne se comparent même plus avec ceux du passé.
J’ai reçu, ce matin, un coup de téléphone d’un coureur français de mes amis qui est sur le Tour. Il est loin au classement général, mais il gagne quand même 250 000 euros par an. Il m’a dit : « Antoine, je ne dis rien, car je me paye un appartement par an et après 10 ans je compte en avoir 10 et être tranquille. » Donc les coureurs ne vont pas parler. Personne n’a intérêt à parler. C’est un milieu qui fonctionne comme autrefois, sur l’omerta.
Avant, il y avait la catégorie des surhommes. Aujourd’hui, on a inventé la catégorie des aliens.
https://www.cyclisme-dopage.com/chiffres/tdf-vraischiffres.htm





