
C’est un doux rêveur, le Maxou. Me voici poète du dimanche. Ma poésie c’est le vélo. En ville je profite secrètement des lieux interdits à la voiture. Ils ne sont pas nombreux, il faut les connaître.
Le dimanche, c’est le boulanger en ville. Pas celui du quartier. Double récompense, mon trajet est deux fois plus long, quatre kilomètres. Je sens le vent qui me pousse aujourd’hui, la pente semble descendante. Les fumées des « chimiques » s’inclinent vers la ville.
Entrecoupés de segments dangereux, de franchissements de rails, de voies étroites où j’entends derrière moi la voiture hésitante et aussi de grandes avenues désertes, celles des dimanches léthargiques.

Les hommes sont dédiés à la course au pain. La file s’allonge le long du linéaire de manalas et de pains au chocolat. Au comptoir, dans le brouhaha, je suis adepte de la langue des signes, je tends mon pouce gauche qui signifie une baguette.
A l’extérieur les diesels moteurs tournants attendent le retour du maître comme le chien qui s’impatiente au crochet.