
Uber en proie à l’indiscipline



Ce sont des forçats sur un vélo. Les livreurs de Deliveroo sont tombés dans le piège que leur a tendu la nouvelle économie, celle du travail auto-entrepreneurial, un monde où l’on retrouve toutes les féodalités d’un salariat camouflé.
Qu’un cycliste à vélo puisse à ce point dévaloriser l’image du vélo malgré lui, ça me peine.
Au contraire le vélo devrait être l’outil d’une aristocratie retrouvée, celle du bien-être, de l’intelligence d’une mobilité douce au service de la cité, de la convivialité en ville.
Foutaise que tout cela! Le vélo est dévalorisé et sert l’environnement par le bas.
A la place on trouve des mecs qui se faufilent dangereusement dans les bouchons pour gagner 4,50 euros avec des menus-traiteur dans un sac à dos pour les bobos de la société high-tech des beaux quartiers. Pour sûr, ces gens là ne risquent pas de jouer la solidarité avec les livreurs qu’ils contribuent à avilir.
Cette nouvelle société « débridée » que les lois-travail Hollande, puis Macron, ont largement contribué à encourager sont des poisons à retardement pour nos jeunes travailleurs. Sans congé maladie, sans droit au chômage, sans retraite, ce nouveau sous-prolétariat consacre sa propre perte.
Loin d’être des travailleurs indépendants, statut que leur impose de choisir Deliveroo, les coursiers employés par cette plateforme lui seraient en fait « assujettis » et placés dans une situation de « dépendance technique et économique », estime l’inspection du travail.

Faire sauter les verrous à l’emploi, dans l’esprit des patrons, c’est faire fi des réglementations et pouvoir s’assoir dessus.
La loi « travail » est venue les conforter.
On aurait voulu faire avec Deliveroo des esclaves à vélo?
Deliveroo, la société de portage de repas à domicile s’en défend.
Aux prises avec la justice, Deliveroo-France est soupçonnée d’avoir fait travailler ses 9300 coursiers sous le statut de travailleurs indépendants, c’est à dire autoentrepreneurs.
En réalité, l’inspection du travail voit les choses autrement.
Il s’agirait en fait pour Deliveroo de contourner son rôle d’employeur en se libérant de toutes contraintes sociales.
La question qui est au centre du conflit est de savoir quel lien de subordination juridique existe réellement entre Deliveroo et ses coursiers à vélo.
L’affaire mérite d’être suivie car cette nouvelle forme d’exploitation du travailleur à vélo sous couvert d’écologie urbaine masque peut-être des dérives préjudiciables à la relation employé-employeur.
Deliveroo a pourtant tenté de manœuvrer pour échapper à son rôle d’employeur, une note destinée aux managers précisait…
« Ne jamais tomber dans la subordination juridique », définie par « ordre+contrôle+sanction », car « si les trois caractéristiques sont réunies, un juge peut requalifier le contrat commercial en contrat de travail ». (source Médiapart)
Pris dans la spirale de l’information, il nous est impossible de sortir indemne de cet imbroglio des taxis opposés à la société Uber.
Je n’ai pas le souvenir du dernier taxi pris.
Mais j’en garde pourtant une image négative de ceux pris à la gare de l’Est. Continuer à lire … « Hep taxi! »