
Si la rue piétonne est à présent passée dans les mœurs, il n’en va pas de même pour la vélorue.
La vélorue est une rue affectée aux vélos prioritairement et où les voitures doivent rester derrière.
C’est une façon de limiter peu à peu le trafic automobile dans les centres urbains sans pour autant l’interdire totalement.
Seulement la réaction des riverains ne s’est pas fait attendre là où le dispositif est expérimenté.
Ainsi qu’en témoigne cette habitante de Mulhouse qui s’exprime dans les colonnes du journal DNA…
CES VÉLORUES QUI FONT FULMINER.- La Mulhousienne Cynthia semble particulièrement remontée contre les vélorues. « Nous habitons au Nouveau Bassin et sommes pour le moins gâtés par ce nouveau dispositif. De chez nous au Diaconat Roosevelt, c’est un parcours du combattant, notamment avenue de Colmar, devant le cinéma Palace. Et pour le retour par l’avenue Kennedy, c’est encore pire. Une seule voie avenue de l’Europe et allée Nathan-Katz, la deuxième étant déclarée vélorue également. Ces deux parcours sont des entrées/sorties de ville, faut-il le préciser ? Est-ce que les concepteurs de cette idée fumeuse se rendent compte qu’ils isolent le centre-ville des visiteurs venus des villes voisines ? Notre municipalité veut-elle tuer le commerce du centre-ville ? On me rétorquera qu’il y a le P + tram, sauf que tout le monde ne veut pas utiliser ce système. Cette soi-disant politique verte me révulse, d’autant plus que nous avons le premier constructeur automobile à une dizaine de kilomètres qui procure un travail à des milliers de personnes […] Depuis quand les cyclistes sont-ils les meilleurs touristes et consommateurs ? On n’entend parler que de recul du tourisme en France du fait de la désaffection des étrangers et on dégoûte les locaux par des mesures débiles. De grâce, madame, messieurs les politiques, appliquez votre programme et arrêtez cette politique prétendument écologique qui n’est en fait qu’une immense démagogie. »
L’argument de la perte de vitalité commerciale est souvent évoqué sans jamais qu’une preuve y soit apportée. Sans Vélorue, le commerce mulhousien est déjà en berne du fait des grande surfaces périurbaines. Derrière cet argument se cachent en fait ceux qui refusent de considérer que la voiture est une source importante de pollution en ville préjudiciable à tous, riverains comme visiteurs.
En revanche on comprend que les citadins qui misent sur le tout-voiture pour se déplacer soient particulièrement circonspects face à cet intrusion du vélo en ville devenu outil de distanciation physique du fait de la Covid.



