Finalement, j’ai réfléchi.
Puisque Gaccio nous a pris pour des pommes dans sa chronique à France Inter, provoquant un beau bazar dans la cyclosphère, j’en ai pris mon parti.
Je rejoins Pierre Sansot.
Pierre Sansot dit la chose suivante:
« Je salue l’avènement d’une nouvelle espèce qui rachètera les métropoles de leurs excès, en jouant de leurs contraintes et donc en les prenant de vitesse.
C’est ainsi que les cyclistes empruntent aujourd’hui sans scrupules les trottoirs, se sachant habiles pour éviter les piétons. Ils avancent à contresens d’une rue, évitant de justesse un méchant véhicule.
Je ne les crois pas concernés par les associations des deux-roues avec poussettes, badges et pancartes.
Quand ils s’y rendent, c’est par sympathie et pour leur donner un coup de main.[…] Ils ne se satisfont pas de la segmentation des flux et des espaces. Ils préfèrent inventer leurs règles, leurs itinéraires, « faire l’indien. » [….]
Un piéton peut ressentir une impression de solitude, s’abandonner à des pensées sombres,[…].
Le cycliste qui a mes faveurs résiste mieux au spleen. Dans une ville hostile, il ne perd pas pied. Il prend appui sur le mouvement de son vélo, et l’entrainement de ses muscles.Il a en lui une anarchie joyeuse. »
Pierre Sansot
Chemins aux vents
Payot et Rivages 2000