Querelles de palais en Alsace

L’Alsace est la plus petite région de France avec seulement deux départements…. Je vérifie…j’ajoute métropolitaine. Car dans nos îles, il y a encore plus petit avec la Corse notamment, plus petite en taille et en habitants.

Donc, notre petite région d’Alsace s’est mise en tête de rassembler ses collectivités départementales et régionales en une seule entité le Conseil d’Alsace.

Le processus pour y parvenir est contenu dans le chapitre IV de la loi du 16 décembre 2010 qui met en place les conditions de la fusion de collectivités dans un territoire.

Avec à la clé de nouveaux conseillers: les conseillers territoriaux élus par les administrés.

La chose est simple et pleine de bon sens puisqu’elle vise à rendre plus lisible les décisions régionales en les regroupant.

Dans les faits, c’est plus compliqué. Les notables d’Alsace ne voient pas tous d’un bon œil une mesure qui aura pour effet de couper les ailes à certains potentats locaux et notamment dans le Haut-Rhin.

Les décideurs du Haut-Rhin craignent en effet de se faire manger tout cru par le voisin bas-rhinois déjà suspecté d’être de par sa taille un ogre qui cumule la possession de la capitale alsacienne avec Strasbourg, la plus forte population, le Conseil de l’Europe, les Universités, le rectorat, l’évêché,etc…

Du coté du citoyen lambda, le compte n’y est pas.

Si la décentralisation de l’Etat a produit de bonnes choses en rapprochant les prises de décisions du terrain, on voit croître au fil du temps des excroissances communales de toutes compétences qui ont grandement compliqué les choses.

Ainsi rien qu’à Mulhouse, la création de la grande communauté d’agglomération M2A regroupant 32 communes a mis la main sur le tiers du département soit 252000 habitants avec beaucoup de déconvenues pour les communes et les habitants qui ont été contraintes d’y adhérer, surtout au niveau des taxes.

Un simple constat pour les citoyens cyclistes: la complexité de se faire entendre auprès des instances appelées à délibérer sur les infrastructures.

Tantôt la route relève du département, mais pas les trottoirs qui relèvent de la M2A, tantôt la route relève de la M2A dès lors qu’elle traverse l’agglomération.

Ainsi une bande cyclable sur route sera de la responsabilité du département, alors que si la bande est construite sur le trottoir, c’est l’instance communale ou intercommunale…On voit les quiproquos qui naissent de ces situations ubuesques.

Cela dit, si le Conseil d’Alsace voit le jour, on se demande bien à quoi serviront ces palais départementaux construits à grands frais avec nos deniers.