
La course à pied (CAP), idéale pour être lessivé en une heure.
De quoi faire hurler le syndicat des cardiologues!
C’est vrai que le sport des vieux pose problème. Dans le journal de ce matin un confrère de 72 ans s’est effondré sur son vélo en rentrant chez lui. Crise cardiaque foudroyante.
Je ne sais pas si chacun connait son état cardio-vasculaire, si chacun connait ses limites, et pire! si un bon état physiologique, un bon suivi, ne cache pas en fait une pathologie non détectée.
Mon cardiologue me l’a dit « ton test d’effort tu le fais tous les jours sur ton vélo », une façon détournée de botter en touche. La science ne résout pas tout.
Avant d’atteindre le candélabre
J’avoue que je choisis parfois la CAP pour être libéré plus vite le dimanche matin. Mais maintenant, je marche les cent premiers mètres pour me préparer mentalement, pour dire à mon corps « à partir du prochain candélabre devant toi, tu vas te mettre à courir ». C’est déjà l’épreuve mentale qui commence avant la course. J’imagine que certains se disent « et puis non, je renonce, je retourne à la maison avant d’atteindre le candélabre ». Je n’ose jamais le faire car j’ai une fierté intérieure qui me l’interdit. Je l’interprète comme ça en me disant que c’est puéril. C’est seulement après les deux cents premiers mètres de course que je suis gagné par le doute et la difficulté. Bouger sa carcasse à faible vitesse me semble incongru. Il me faut tout de suite fixer des étapes. Le premier kilomètre sera un encouragement, le droit de boire par exemple et de faire un « stop and go », et de reprendre. A mi-course, je me considère déjà gagnant et aussi gagné par la fatigue. Je sais que je vais traîner les pieds davantage comme un vieux déambulant dans le couloir de l’Ehpad Korian. C’est pour ça qu’aujourd’hui j’ai ordonné l’itinéraire en choisissant le sentier « cailloux-racines » à l’aller et la piste cyclable goudronnée au retour où je risque moins de m’étaler.
Les trottoirs sournois
Le trail urbain a ses avantages et ses inconvénients. Je n’en abuse pas pour éviter tous les gaz d’échappement tout en appréciant les sols plats. Ma hantise, c’est de me tordre la cheville car le cycliste n’a pas de chevilles rompues aux efforts latéraux.
Quand j’arrive en ville, les trottoirs sont sournois avec les pentes des bateaux, les aspérités, les regards disjoints, les traversées de rue anxiogènes, les virages en table de bistrot qui sollicitent l’inclinaison latérale des chevilles. Vivement la fin!

J’ai fait 100 bornes hier sur le vélo et 10 en course ce matin. Incomparable débauche d’énergie. Après une demi-heure, je ruisselle encore et j’ai perdu 800 grammes en transpiration.
Garmin ne s’y trompe pas: il enregistre les 4 heures de vélo à 882 calories et l’heure de CAP à 750 calories.
En plus en faisant le plein de ma gourde à Cernay, je n’ai pas redémarré le chrono et je me suis volé 300 mètres. J’ai donc rallongé à la fin pour faire un compte rond.
Complètement barjo le Maxou!
Age, taille, poids

Le triptyque âge, taille, poids est là pour servir de juge de paix. Tous les types demi-gros comme moi sont portés par le vélo et donc « sustentés ». Rejoindre un standard, 1.70m et 70 kg, impensable pour moi. il est normal que je paie « plein tarif » à pied.

« Mon cardiologue me l’a dit »
Ça me stresse (puisque, du coup, je m’imagine avoir plein de maladies non détectées) de voir que tout le monde « a » un cardiologue alors que de mon côté je n’ai pas vu le moindre médecin généraliste et encore moins un spécialiste depuis presque 40 ans, dentiste mis à part, évidemment… Est-ce votre médecin « de famille » qui vous a conseillé d’en voir un ?
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