
C’est décidé, je pars camper à vélo.
Très bonne décision qui va vous permettre de découvrir la planète à bas bruit et à moindre consommation. Le problème, c’est qu’on décide parfois de partir la veille pour le lendemain sans s’être préparé et sans avoir choisi le matériel.
J’ai une petite expérience dans le domaine et j’ai aussi l’avantage d’y réfléchir depuis plusieurs années et pour autant je n’ai pas de solutions toutes faites et éprouvées comme ces grands baroudeurs partis faire le tour de la planète.
D’abord restons zen! Partons pour quelques jours seulement avant d’attaquer les neiges du Kilimandjaro.
J’ai le souvenir ancien d’un cyclotouriste qui pour fêter sa retraite a dit « demain, je pars ». Il s’est acheté une remorque et il est parti. Au bout de deux cents kilomètres, il est rentré chez lui, vaincu pas la fatigue. La remorque n’était pas en cause, il ne s’était pas préparé à rouler des heures durant au guidon de son vélo avec un tel attelage et l’idée de faire le tour de France a tourné court.

Plus exactement, commencez par découvrir votre région. Si vous vous êtes trompés, vous aurez peu de chemin à faire pour le retour. Sinon les véloroutes nombreuses qui sillonnent le territoire sont tentantes car elles vous assurent une relative sécurité si vous craignez de côtoyer la circulation automobile.
Je n’ai pas l’expérience du train+vélo ou avion+vélo mais c’est aussi un bon compromis si vous voulez « zapper » une partie du voyage.
le B.A. BA pour commencer
Il existe plusieurs types de vélo répondant à vos besoins pourvu qu’ils possèdent une capacité d’embarquement.
Un sac à dos peut suffire si vous partez deux jours et si vous dormez à la belle étoile avec un matelas roulé. Dans ce cas, votre vélo de « tous les jours » conviendra. Attention aux conditions d’hygiène réduite cependant!

En revanche au-delà de deux jours de voyage, mieux vaut disposer de porte-bagages et de sacoches et donc d’un vélo pouvant recevoir ces accessoires.
Eviter un sac à dos en plus des sacoches est plus confortable pour votre dos et en cas de fortes chaleurs estivales.
En revanche un petit sac à dos pliable en nylon vous servira pour faire des balades courtes autour de votre camping ou pour les courses en ville.
Mais le vélo de camping pour aller loin doit vous donner confiance et être facilement réparable. Mieux vaut s’entraîner avant de partir surtout si vous ne faites pas de vélo habituellement. Vérifier les réglages, la hauteur de selle, la longueur de la potence de guidon et évidemment à l’achat la taille du cadre qui doit correspondre à votre morphologie.
Ne pas chercher à ressembler à un coureur cycliste ni à Monsieur Hulot droit comme un i sur votre monture.
Essayer aussi votre vélo avec le chargement et en côte de préférence pour vous rendre compte de la difficulté et de l’incidence des masses sur votre équilibre. Mettez des bouteilles d’eau dans les sacoches pour simuler la charge que vous allez devoir transporter pendant plusieurs heures.
Je résume, il vous faut un vélo:
- solide
- acier ou alu soudé
- pneus largeur 38/40
- pas trop lourd
- moins de 15kg sans les bagages
- bien équipé
- avec porte-bagages et sacoches
- avec garde-boues
- avec lumière (c’est obligatoire)
- dérailleurs permettant les basses vitesses (avec un tour de pédale= un tour de roue, voire moins)
- une béquille n’est pas superflue pour garer votre vélo lorsqu’il est chargé; vous pourrez le stationner plus facilement face aux commerces et au camping
Ne pas oublier que chaque kilo ajouté va vous ralentir dans les montées et que la manœuvrabilité va en diminuant.
Il faut bien étudier ce qu’on emporte, peser les éléments et identifier l’indispensable et le superflu. Faire une liste avant de partir. Ce qui doit être en double et ce qui n’est pas obligatoire. Faut-il un pneu de rechange? combien de chambres à air? que dois-je savoir réparer et régler moi-même? quels outils? comment s’en servir?
J’ai déjà équipé mes vélos de sport utilisés tout au long de l’année, un VTT et un vélo routier. L’un et l’autre peuvent convenir en les équipant mais le résultat sera affaire de compromis.

Pourquoi pas un gravel?
oui le vélo pour gravier dénommé gravel fait la une des gazettes vélo actuellement du fait d’un marketing agressif. Il conviendra d’y ajouter le nécessaire de voyage. Le slooping du cadre est intéressant pour enjamber la machine.

Pour le VTT, le voyage concerne des itinéraires de chemins.
Pour le routier, c’est juste suffisant pour faire des raids avec le minimum de bagages de façon à garder une bonne motricité (par exemple 160 km dans la journée)
Pour voyager de camping à camping ou même en autarcie totale, mieux vaut un vélo spécialement étudié et qui pourra servir pour la ville le reste du temps.
Si vous vous sentez une âme de baroudeur, il y a ceci. Entraînement recommandé
Vous l’avez remarqué, je ne parle pas de selle. Pourquoi? parce que je ne sais pas en parler. Pourtant il est indispensable de vous habituer à votre selle des heures durant plutôt que d’incriminer spontanément le vendeur si vous ressentez des douleurs
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