Mini-maxi

La mairie a ouvert le robinet de la fontaine. L’eau est potable, c’est celle de l’école maternelle. J’attends que la dame ait rempli ses deux arrosoirs. Toujours ça de pris en cette période de disette

Lorsque j’arrive à Masevaux, j’ai déjà mijoté mon retour. Je suis monté sur un élastique: dès que je m’éloigne de chez moi, je tente d’y revenir, un peu comme si une force invisible me sommait de rentrer au plus court.

Aujourd’hui trois options pour le retour depuis Masevaux. Piste cyclable de la Doller (1), monter à Rammersmatt (2) ou grimper le col du Schirm (3).

L’option 1, c’est vraiment pas admissible pour un grand sportif comme moi, ma fierté intérieure en prend un coup.

L’option 2 serait une façon de dire, j’ai fait un mini col avant de rentrer les pieds sur le guidon à Thann

L’option 3, ne pas y songer, beaucoup trop difficile pour moi avec un déficit d’entraînement, l’angoisse de devoir mettre le pied à terre,…

Soudain faisant irruption dans mes cogitations existentielles , un type me dépasse et traverse Masevaux à toute vitesse, grillant stop et priorités. Je l’aperçois de loin grimper Houppach. Lui au moins ne se pose pas de question, son itinéraire est tout tracé.

Il attaque en danseuse dès l’Ehpad. Mon moral en prend un vieux coup. J’ai un petit défi intérieur à régler. (voir les conditions d’admissions à l’Ehpad de Masevaux). Moi je n’ai rien contre les Ehpad si je peux garer mon vélo sur le balcon ou dans ma chambre et si j’ai droit à deux biscottes le matin au lieu d’une seule.

Ce sera donc l’option 3, le col du Schirm. Finalement, je renâcle un peu dans les passages à 7/8%, mais après la bifurcation de la colo, il n’y a plus très long avant d’atteindre le Schirm à 604m. Je n’ose plus regarder le cardio avec mon surpoids endémique. Maxi 165 un court instant. Mais quand même.

Dans le Schirm, je n’ose plus regarder mon cardio. Je me dis souvent, si un durite lâche ce sera instantané comme le Titan

Un coup de flotte à la fontaine de Bourbach et je rentre par Sentheim, Michelbach pour avoir au moins 50 km au compteur.

Pas de train à l’horizon. J’adore le charme rétro de cette petite gare de Sentheim. Il me semble que la façade latérale est neuve. Je me demande si dans 50 ans, la vallée ne disposera pas d’une ligne rutilante et moderne pour conduire les rurbains à la ville

Bref, cette escapade n’aura été que l’expression d’une vanité narcissique et futile comme les aiment les cyclos. Beaucoup sans le savoir.