Ce n’est pas ici que la polémique commence, devant ce plan d’eau où j’adore me promener. C’est après.
J’aime bien les polémiques. A un point tel qu’on pense que je suis un sale con (ce qui n’est pas faux dans certains cas). Passer pour un sale con est devenu un langage admis depuis que nos journaleux et nos politiques emploient tour à tour des formules dont la vulgarité honore les discours de comptoir.
Par exemple se complaire à comparer LFI (La France Insoumise) à ceux qui foutent le bordel à l’Assemblée. La politique achève tout doucement de se dissoudre jusqu’à vendre ses idées et ses grimaces sur Tiktok, le réseau chinois.
On se souviendra longtemps de ce terrorisme verbal de la doxa libérale qui tente d’imposer son vocabulaire à LFI. Je vais vous dire ce que j’en pense: Israël n’a aucune légitimité à occuper le monde arabe (elle l’occupe illégalement) et à se comporter en colonisateur en détruisant la Palestine. La tolérance de la France à l’égard d’Israël et de ses agents doubles apparait plus que suspecte et problématique.
Interdire d’abord, les libertés ensuite.
Tiens un exemple: chaque fois que je passe devant ce panneau sur la Voie Verte à Cernay, je pense que la ville de Cernay a une mentalité réac et qu’elle ne vise qu’à interdire tout sur sa voie publique. C’est typiquement la mentalité des villes de droite, voire extrême.
J’imagine que la ville de Cernay est loin de se douter que des centaines de touristes découvrent ce panneau lors de randonnées pédestres ou cyclables et qu’ils emportent avec eux l’image d’une ville refermée sur elle-même.
Cela dit, j’ai fait ce matin un joli tour de VTT, paisible. Ce qui ne me dissuade pas d’ouvrir ma gueule au retour.
Cette année c’était à Plainfaing que la rencontre régionale a eue lieu..
Je n’ai gravi la pente que pour un seul col, le col de Grimaude (68/1122a). Tous les autres dans ce secteur étaient déjà en ma possession (sauf ceux du post-it que je me réserve pour une fois prochaine)
Je ne rougis pas: je suis arrivé bon dernier au col du Calvaire à la station du lac Blanc. 700m de D+ sur 12 km, j’ai été cueilli à froid. Dès le Rudlin, à l’étang des Dames, en quittant la vallée de la Meurthe, j’ai été saisi par la pente. Au col du Louschbach en rejoignant la route des Crêtes, je n’allais pas mieux.
On est d’autant plus fier en arrivant au col du Calvaire où l’on découvre des cohortes de descendeurs perchés sur les télésièges.
C’est au retour qu’on fait les calculs. Du calcul mental, du calcul sur post-it, du calcul logarithmique pour les matheux.
Les applications informatiques font le plus gros du travail. On a tout, et même les graphiques de ses exploits.
Le problème en prenant de l’âge c’est que le logiciel ne s’adapte pas. Les chiffres sont là, brut de décoffrage et parfois cruels. Les pertes musculaires, les arthroses, les surpoids ne donnent pas de bonus.
Alors on se réfère à ses derniers scores.
Par exemple, hier j’ai grimpé le col Amic par Wuenheim. Le coté réputé le plus facile. Depuis la cave viticole jusqu’au col, 11 kilomètres
J’ai mis 1h05. Soit du 10 km/h
La fois précédente, le 20 mars, j’ai mis 1h06.
Cependant hier j’ai eu le sentiment d’avoir « ramé ». Pourquoi?
deux suivistes qui me stressaient en les entendant discuter derrière
un entraînement minimaliste en route de 680 km contre 876 km en 2023
une chaleur inhabituelle
une ration d’eau insuffisante
une mauvaise nuit, comme souvent
Mais au total, je n’ai pas régressé. Et donc je suis rasséréné, prêt à repartir.
C’est un privilège, je le sais, que de pouvoir combler le temps qui passe avec d’autres activités que le sport. En prenant de l’âge, il faut persévérer et se maintenir en équilibre sur un fil ténu entre « faire » et « ne rien faire ».
J’ai peur des abimes, ceux qui nous guettent, ceux où l’on s’abandonne à l’oisiveté et qui pourraient nous déconnecter à jamais de l’actualité de la vie.
Car il faut continuer à tenir sa place dans la société, celle où un vent de jeunisme serait tenté de nous marginaliser.
Le vieux est facilement bousculé dans sa légitimité, on l’entend, on le voit chaque jour dans les réactions des automobilistes sur les réseaux (a)sociaux
Encore un vieux à vélo qui nous fait chier!
N’y a t-il pas aussi ceux qui misent sur la disparition du vieux plus vite pour avaler la magot? bouffer nos retraites? et nous priver du droit de vote?
Après les douches d’avril et de mai, juin va t-il être enfin un mois agréable? En ce 4 juin, le temps continue de rester gris, voire pluvieux. Les jardiniers voient les limaces dévorer les jeunes plantations.
Et les cyclistes?
Les cyclistes imaginent. Ils songent à l’adaptation de leur train de vie à vélo. Aller moins loin ou pédaler dans le garage.
J’ai bien en tête une randonnée de cyclo-camping sans pour autant savoir ni où, ni quand. Mon vélo attend son chargement. Il ne manque que la destination et le beau temps.
Heureusement j’ai plusieurs chevaux de bataille, comme la course à pied ou la peinture.
Le VTT?
J’abandonne provisoirement tellement les chemins sont impraticables autour de chez nous.
Séquence émotion pour cette fête du vélo 2024 à Mulhouse; il s’agissait des 40 ans du CADRES, les Cyclistes Associés pour le Droit de Rouler en Sécurité.
Parmi les anciens, ceux qui militent depuis l’origine et qui postulent à un repos mérité. Mais les candidats à la succession ne se bousculent pas et rechignent souvent à s’inscrire dans la durée.
Moins de participants aussi pour la promenade en ville contrairement aux autres années. Il est vrai que le temps était mitigé. Tout au plus 75 cyclistes selon les organisateurs.
Pas de service d’ordre pour accompagner le cortège, celui-ci étant appelé à régler une manifestation pro-palestinienne (dit-on)
Bref je n’ai pas retrouvé la ferveur habituelle et les familles étaient absentes à l’appel.
Mais peut-être le phénomène vélo a t-il tout simplement atteint son apogée tant les aménagements dédiés ont progressé.
Parmi les élus, Loïc Minery conseiller municipal pour la municipalité et Philippe Sturchler Conseiller Communautaire pour la métropole M2A
Le premier prix de la tombola, un vélo Elop, a été gagné par Victor 84 ans!