J’ai hésité. La Collégiale, le cimetière juif, le musée, le château d’Engelbourg…Finalement ce sera les vignes du Rangen et pour finir « l’Aubiergiste ».
J’ai attaché mon cheval à la balustrade le long de la piste cyclable et j’ai emboîté le pas à Eugène Schnebelen qui cultive quelques arpents de vignes au-dessus de Thann sur la pente du Rangen. (Ils sont huit vignerons à Thann se partageant 20 hectares)
Le journal DNA lui a consacré un article récemment.
Nous saurons tout ou presque des secrets de la vigne, de sa fragilité et des moyens de l’entretenir. Riesling, guewurstraminer, pinot, les vins d’Alsace portent le nom des cépages.
La particularité du Rangen c’est sa pente qui atteint jusqu’à 50° et sa roche provenant de l’effondrement rhénan. Le pied de vigne doit donc s’insinuer entre les failles de schiste pour puiser l’humidité et les sels minéraux.
Quand la vendange a lieu, la terre et les pierres s’amassent vers le bas de la pente sous l’effet du passages des vendangeurs. Il convient donc de les remonter chaque année. UUn travail de forçat.
Pendant son exposé Eugène Schnebelen mesure l’indice d’alcool des raisins avec son réfractomètre. Entre 10 et 15°. On attend encore pour vendanger car la vigne est haute ici (Thann est à 328m) et mûrit moins vite que vers Colmar.
La crainte de la sécheresse avec ces canicules répétées est là. Pas question d’arroser. C’est interdit.
Les distributeurs de phéromones sont posés pour tromper la reproduction des insectes. La drosophile, les mouches sont redoutables. Quand une odeur de vinaigre est détectée, c’est qu’il est trop tard: des bestioles ont percé le raisin.Le grain est pourri et contrairement à la pourriture noble, il n’est plus récoltable.
Les rosiers en bout de parcelle ne sont pas là pour faire beau mais pour avertir d’un attaque d’oïdium.
Et les usines chimiques de Thann? Aucun risque nous dit Eugène Schnebelen. Il n’y a plus de nuages de mercure au-dessus de la ville!
Bon j’ai redescendu les escaliers du vignoble quatre à quatre, j’ai sauté sur mon cheval qui s’impatientait et je suis parti boire…une bière à l’ortie/ sureau chez « l’aubiergiste » de Thann