Le développement durable par la non qualité

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une route « apaisée »,
Lutterbach-Richwiller – vélomaxou

Maxou démarre la semaine par un coup de gueule (un de plus, diront ceux  qui me
connaissent
); un coup de gueule anodin sur nos
malfaçons routières et assumées depuis que la France est entrée en
récession et on termine sur ce paradoxe: plus nos routes sont
mauvaises, moins nous roulerons en bagnole.

Rêvons donc au jour où après la dépose des panneaux avertisseur
de radars, il faudra aussi déposer les radars eux-mêmes, faute de
clients contribuables!…

C’est un phénomène insidieux que les automobilistes ne voient
guère, eux qui sont confortablement assis derrière leur volant: je
veux parler de l’état de nos chaussées en constante
dégradation.

Particulièrement en ville.

Visitez donc la rue des Trois
Rois à Mulhouse pour constater l’état de délabrement de la chaussée
et des trottoirs…
sans parler des immeubles hideux et
lézardés dont l’un tient encore debout grâce à un bardage en bois
antédiluvien, mais c’est un autre problème qui témoigne de la
paupérisation ambiante de certaines villes.

Evidemment, ceux qui ne mettent jamais le nez en ville avec leur
vélo ne se sentent pas concernés.

Pourtant, même en quittant l’agglomération mulhousienne, il faut
l’admettre: notre réseau routier secondaire est devenu une mosaïque
rapiécée de raccords disjoints et ondulés, d’échancrures piègeuses
que nos petits pneus ont bien du mal à parcourir.

A qui la faute?

Au trafic des voitures et des camions?

Sans aucun doute.

A tous ces corps de services publics indélicats qui
interviennent sans vergogne dans les sous-sols?

Certes, aussi!

Mais aussi à ceux de la puissance publique qui ont oublié depuis
longtemps les ingrédients de la qualité: programmation des travaux,
respect des prescriptions et contrôle qualité des revêtements des
prestataires.

Des oublis qui font qu’au fil du temps, nos réseaux ressemblent
parfois à des ruelles du tiers-monde où tout le monde doit se
contenter de travail bâclé.

La palme revenant à  cette desserte « apaisée » qu’est la liaison
Richwiller-Lutterbach.

Qu’est-ce que le concept de route apaisée?

On lira avec humour ce document du CETE (Le Centre d’Études Techniques de
l’Équipement)
dont le préambule ne manque pas de
sel…

« Notre ambition, ce
n’est pas de réduire la vitesse de manière

raisonnée mais de manière
sensitive »
(P.Parisé)

Un préambule que les postérieurs des cyclistes apprécient au
plus haut degré!

Je vous invite néanmoins à lire le document dans son ensemble et
ces quelques exemples qui feraient bondir plus d’un automobiliste
pressé:

Il ne faut pas infliger le
supplice de Tantale aux

automobilistes en mettant à leur
disposition des routes qui

permettent d’aller
largement au-delà des vitesses autorisées

Lorsque la règle est mal
comprise, elle est mal respectée. Elle

fait naître des
incompréhensions, voire des frustrations…

Les routes qui permettent
d’aller vite sont coûteuses

Je vous invite également à la lecture de cet excellent article de Marcel Robert dans
CARFREE intitulé « Théorie de l’emmerdement maximal »
l’auteur décrit comment mettre en oeuvre la décroissance de
l’automobilisation de nos sociétés.

Une décroissance sournoise, par l’offre alternative, par la
contrainte réglementaire et par…l’internalisation des
externalités négatives produites par nos bagnoles, autrement dit
faire payer les dégâts environnements, tous les dégâts à ceux qui
les produisent.

En somme, une sorte de complot diligenté par ceux qui d’un coté
encouragent la bagnole à coups de bonus-malus, plombent nos impôts
à coups de giratoires vertigineux et qui de l’autre coté, sans le
dire, s’ingénient à vous dissuader de prendre le volant.

Faute de preuve, on s’en tiendra à la présomption
d’innocence.

Richwiller-Lutterbach: une route apaisée?

Qu’est-ce qu’une route apaisée?

C’est, nous dit-on, la route qui mène de Richwiller à Lutterbach.

C’est un gag évidemment!

Les cyclistes qui l’empruntent savent bien que cette route est parcourue par des fous du volant que même les ralentisseurs ne dissuadent pas.

Quant au revêtement, il est loin d’être apaisant pour nos fessiers!

Pour les curieux du concept de route apaisée, voici ce qu’en dit la FFCT:

Ce réseau routier correspond en général à
un trafic automobile d’environ 1 500 véhicules/jour et répond,
sauf cas particuliers, aux besoins des usagers cyclistes, à savoir
: une route « apaisée » ou la pratique partagée
entre tous les usagers demande, peu ou pas d’aménagements cyclables
; si ce n’est une signalétique directionnelle spécifique.
Ces routes tranquilles sont des parcours de substitution à certaines
dessertes routières, où la densité automobile est
un danger permanent pour les usagers vulnérables.