Le vélo et ses codes sociaux

Peu adapté aujourd’hui à ce type de vêtement, le vélo n’en demeure pas moins un outil d’émancipation là où on ne l’attend pas (la burqa et le burkini)

Le vélo au fil du temps a su s’adapter aux usages et aux modes. Je tente d’en citer quelques exemples

En 1914, la firme Manufrance commercialise un vélo pour dame et ecclésiastique dont la roue arrière est équipée d’un filet protégeant des vêtements flottants. On admirera la courbure du cadre et le carter de chaîne finement ajouré
Au début du siècle passé, le vélo est rapidement devenu l’allié de nos loisirs. Cueillir des marguerites et pourquoi pas conter fleurette. Le vélo cet autre outil de nos transports amoureux! On notera l’iconographie romantique et la spécialisation du vélo en fonction du sexe. La jeune femme est plutôt moderne pour l’époque avec son bermuda.
Mais le vélo est aussi vecteur d’escapades citadines au Bois de Boulogne rivalisant avec les cavaliers.On ne sait pas si le monsieur pratique la drague…la jeune femme semble attentive à la route. Attention à la jupe dans les rayons.
La légende laisserait aujourd’hui planer le doute. Car le vélo n’est pas très chic avec ses pneus ballon. On notera que ce vélo change de vitesse en rétropédalant.
Vélo et tabac, un couple peu recommandé de nos jours
Lors de la grande guerre, la bicyclette Gérard équipait les pelotons cyclistes. Démontable, on pouvait l’emporter sur son paquetage
Dans nos campagnes, il faut pouvoir gravir les côtes sévères avec le courrier.
En ville, il faut monter son vélo dans les escaliers pour être sûr de ne pas se le faire voler. Guidon et pédales pliants, selle amovible
Ressembler à une moto, on y pensait déjà! C’était le modèle bien nommé Paradox avec un bagage à la place du réservoir.
Le vélo escabeau pour aller à la maraude. La tentation de croquer la pomme est irrésistible en cas de petite fringale. La jeune femme avec ses oreilles de lapin est elle aussi croquante craquante.
A la tienne, Etienne! A cette époque là, le vélo est synonyme de joie de vivre. Il illustre volontiers les cartes de vœux et d’anniversaire
Alors là, je me pâme. Posséder une Fernand Clément, c’est le must. L’essayer, c’est l’adopter. Aujourd’hui on ne sait plus vendre un vélo comme ça. Seulement des autos. Ne nous trompons-pas: le publicitaire a perçu tous les symboles que peuvent suggérer le chevauchement d’un vélo. Le corps médical s’inquiète même des aspects néfastes du vélo (lire ici)
Peu à peu, le vélo a perdu son imaginaire érotique pour devenir un outil alternatif aux transports urbains. Il ne subsiste que le terme Gazelle pour évoquer la fougue et la légéreté.
Le cycliste en lycra a définitivement cassé le mythe du vélo poétique
Aujourd’hui l’image du vélo est victime d’un hold-up, elle n’est plus là que pour vendre autre chose
le beau vélo n’est pas forcément celui que l’on attend. Goldgénie 24 carats 322.000€
le vélo républicain ne fait pas illusion, on sait que la République est incapable d’endiguer nos pollutions
Même Sarkozy n’a pas su convaincre. Il faut reconnaître que l’élégance est discutable
Peut-être serez-vous tenté par le cyclo-nudisme à la mode Brighton! Les cyclo-nudistes ont aussi leurs codes http://www.cyclonudistes.com/index.php?op=edito

Cyclisme identitaire

Blog de velomaxou :Vélomaxou, le blog d'un cyclo mulhousien, Cyclisme identitaire

Beaucoup s’en souviennent de cette épitaphe sur la passerelle de
Wittelsheim devant les gravats de la tour Zorn.

La tour n’est plus là, l’épitaphe si.

Tout le monde pouvait se réjouir de la disparition de cette tour
hideuse qui déparait le site…sauf les petites frappes qui
hantaient le quartier et qui ne se privent pas d’encombrer la piste
d’ordures et de verre pilé.

On ne peut donc que se réjouir que ce ghetto disparaisse.

Blog de velomaxou : Vélomaxou, le blog d'un cyclo mulhousien, Cyclisme identitaire

Nous, on a le look, le look cyclo.

Un look si discordant dans le quartier qu’on nous interpelle
volontiers.

« Hé m’sieur, t’as pas peur de tomber?… »

« Si tu commences à parler avec ces gars là, t’es
foutu!
 » me dit Pierre à voix basse…

La remarque fait froid dans le dos.

Les retours à la ville nous plongent dans un multiculturalisme
oublié.

Le temps d’une balade, d’un autre horizon.

La vie des quartiers a échappé à notre identité cycliste, celle
dont les racines remontent au siècle passé.

Finalement, le vélo, c’est un peu comme un retour sur soi. Et
pas toujours pour aller au devant de l’autre.

Pourtant Maxou ne s’en prive pas, d’aller au devant de
l’autre.

Comme en apportant sa contribution modeste à l’apprentissage du
vélo chez des femmes maghrébines de Drouot, espoir d’une
émancipation et d’un espace de liberté étendu.

Mais Maxou revendique aussi le droit de constater que chez nos
immigrés le vélo n’a pas la cote.

Un constat qui n’est pas pour déplaire à des cyclotouristes trop
éloignés culturellement de « ces gars là » qui vous toisent
à tous les coins de rue…plus prompts à nous délivrer des
infrasons de rap qui font trembler nos carcasses haletantes, ces
« dégage de là! » d’un irascible du volant qu’on gène en
empruntant la traversée cyclable.

Même sur notre modeste territoire peint de vert, on ne serait
pas chez vous? vraiment?

Identité, multiculturalisme, communautarisme, des mots qui vont
résonner étrangement demain à l’heure des bilans et des projets et
qui curieusement, au delà des cercles politiques, s’invitent aussi
dans le monde des loisirs cyclistes.

Vouloir taire ces sujets en lien avec nos valeurs serait une
erreur des partis de progrès.

Ils feraient même bien de statuer rapidement sur ce malaise et
ces incivilités permanentes qui se dressent sur nos chemins.