Au secours!
Je suis poursuivi…
C’est dans l’actualité, nous sommes tous sous surveillance.
Souvent malgré nous et à notre insu.
L’exemple cité aujourd’hui par les médias est celui de la géolocalisation sur vos téléphones portables qui vous espionnent jusqu’au fond des waters. Le système semble insidieux dans la mesure où on ne vous laisse pas le droit de choisir…sauf à être un ingénieur de ces dispositifs informatiques et capables de les désactiver.
Il y a quantité d’exemples plus anodins avec nos cartes bleues capables de retracer votre parcours de la journée pour les achats de Noël…vos habitudes de consommation dans les grandes surfaces qui vont aussi doter leurs chariots de puces pour savoir là où vous allez dans le magasin!
Cela dit, il est de plus en plus question d’installer des mouchards à bord des voitures pour témoigner de vos possibles inconduites, pourquoi pas?
Ou de vous géolocaliser automatiquement sur la route en cas d’accident…une mesure déjà presque effective dès lors que la géolocalisation permet de retrouver votre véhicule volé…et aussi votre vélo…
Les citoyens ont parfois du mal à distinguer ce qui relève de leur sécurité de ce qui relève du flicage de la personne, car c’est bien cela qui est en question: notre liberté individuelle d’aller et venir là où bon nous semble sans le faire savoir.
Le France a, on le sait, une grande tradition de flicage des individus dans le domaine des télécommunications: elle est l’un des pays les plus indiscrets du genre.
On se souvient des écoutes téléphoniques qui ont défrayé la chronique sous l’ère Mitterrand…lui qui a pourtant légalisé les radios libres en 81!
Dès que la radiotéléphonie est née dans les années 90 avec le téléphone GSM, l’État a tout de suite exigé des opérateurs de mettre en œuvre des moyens d’écoute. Officiellement pour déjouer les plans des malfaiteurs…officieusement pour connaître qui téléphone à qui et pour dire quoi comme dans le cas des « fadettes » pour espionner les journalistes en lien avec l’affaire Bettencourt.
Ce qui inacceptable, c’est la connivence des opérateurs avec les officines plus ou moins officielles chargées de nous espionner en dehors de tout cadre judiciaire.
En gros des flux entiers de listes téléphoniques seraient transmis aux autorités de police ou à des officines privées en dehors de tout cadre judiciaire…quitte à régulariser par la suite.
Ces dérives sont inacceptables et le citoyen doit rester vigilant.
Autre exemple, celui de l’ordinateur de bureau:
Assis devant votre ordinateur vous êtes zen, vous ne risquez pas d’être observé, pensez-vous.
Détrompez-vous!
Si vous recherchez un pneu de vélo, un GPS pour VTT ou un lave-linge, vous êtes assurés pendant des semaines que tous les bandeaux publicitaires vont vous solliciter sur ces produits, même si l’achat est déjà réalisé!
En cause, les moteurs de recherche qui suivent votre souris à la trace et mémorise tous vos sites visités en identifiant vos goûts et vos thèmes de recherches.
Le discours sécuritaire de l’État au cœur de toutes les campagnes électorales scelle définitivement notre sort à tous; ce discours exploite les peurs pour mieux nous faire avaler la pilule d’une entrave aux libertés publiques et nous rejoignons petit à petit l’âge d’or du bloc de l’Est où tous les citoyens étaient fichés systématiquement et espionnés par leurs voisins.
La puissance de l’informatique vient encore décupler la force de cette intrusion dans notre sphère privée et la CNIL constate que « jadis nous étions fichés parce que quelqu’un souhaitait nous ficher. Aujourd’hui, nous pouvons aussi être fichés du seul fait de la technologie qui produit des traces sans que nous en ayons toujours pleinement conscience »(source).
C’est ainsi que nos dossiers médicaux vont être de plus en plus accessibles et susceptibles d’intrusion grâce à l’informatisation des fichiers et des données au travers de la Carte Vitale. Prochainement, l’informatisation des ordonnances du médecin va encore faciliter l’accès à nos données personnelles par les pharmaciens, kiné, infirmiers…
La loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure du 14 mars 2011(Loppsi) ne laisse pas d’inquiéter puisque sous des couverts de sécurité, elle est extrêmement liberticide; elle permet notamment l’intrusion dans votre ordinateur sans contrôle d’un juge et de vous observer à votre insu dans la rue au moyen de la vidéosurveillance.
velomaxou 