L’Alsace des camions


col de Bussang (vélomaxou)

L’Alsace, on le sait est un région de grand transit international routier.

Si la plaine alsacienne souffre de nuisances endémiques , les vallées vosgiennes n’en sont pas moins atteintes par le même mal.

Aujourd’hui, le col de Bussang sera barré par des manifestants locaux accompagnés des maires de la vallée de la Thur.

Une manifestation de plus dont on n’attend rien.  Tout juste destinée à rassurer les administrés sur les bonnes intentions de leurs élus.

Un col sympa à monter à vélo quand il n’y a pas de voitures et de camions.

En cause la pollution et les nuisances causées par le transit des camions qui traversent le massif vosgien.

Ben oui, quoi, les massifs, il faut bien les franchir.

L’économie dévoreuse de la planète pollue et nuit à notre environnement.

C’est une vérité que certains semblent encore avoir du mal à admettre.

Il faut transporter nom de Dieu!

De tout. Pour que l’économie tourne.

Des porcs, des veaux qu’on engraisse en Italie, puis qu’on ramène en Hollande pour les tuer, des moutons, des fleurs de Hollande, de la ferraille, du plastique, des tuyaux, du marbre de Carrare, des pièces automobiles pour Peugeot, du ciment, du ravitaillement pour les supermarchés, des voitures, de l’essence, de la farine, du sable, du sucre pour faire du sirop, du lait,…

Tous nos Tartuffes politiques vont monter au créneau aujourd’hui pour montrer qu’ils font quelque chose…alors qu’ils sont tous responsables de cette situation.

Il faut quand même savoir que ce sont les mêmes qui rétrécissent les chaussées dans la vallée comme à Ranspach, qui bloquent les flux de circulation à Thann avec le tram-train qui traverse la chaussée toutes les demi-heures, les mêmes qui construisent des giratoires à tour de bras qui vont manifester aujourd’hui contre les camions.

A force de tirer sur la ficelle, les riverains comprennent qu’ils ne verront jamais le bout de leurs déboires.

Il y a toujours autant de camions. Plus de 1000 par jour dit-on!

Et ce n’est pas mieux dans les autres vallées vosgiennes.

Quant au tunnel de Sainte-Marie, on comprend que le concessionnaire ne tient pas à voir trop de camions venir démolir prématurément ses ouvrages, alors il maintient des prix dissuasifs!

Songeons que ce tunnel est d’une exiguïté telle qu’il faudrait encore limiter la vitesse non pas à 70km/h mais plutôt à 50.

La grande déviation?

C’est un serpent de mer qui réapparaît de temps à autre.

Chiffrée à un milliard d’euros, beaucoup de ceux qui n’en veulent pas souhaitent que ce coût reste inatteignable encore longtemps.

En attendant, nous les cyclos, on se faufile comme on peut sur les pistes discrètes à flanc de vallée.

 

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