Je n’ai pas réussi tout à fait la ligne droite comme les voitures mais j’y suis presque arrivé. C’est entre Lutterbach et Staffelfelden que je diverge un peu au moment de traverser la réserve de Rothmoos.
L’agent à moto me dit « vous ne voyez pas la manif? »
« J’y vais »
« A votre âge! » puis il ajoute « à part foutre le bordel, ça ne sert à rien »
Son talkie crachouille, il embraye et s’en va.
Service d’ordre au top coté organisation et force de l’ordre. On arrive à s’ennuyer. J’accompagne en poussant mon vélo. Je petit chien cherche son maître, il est craintif, on se met à plusieurs pour l’orienter mais on ne sait vers où. Il fait le tour de la voiture de police puis revient dans le cortège. Enfin la maîtresse retrouvée, il est tout joyeux.
Au bout de quelques centaines de mètres, je vais quitter la manif. Il fait beau. Un policier municipal dans la force de l’âge contrôle les accès et refoule les voitures.
« Vous partez à quel âge? »
« Bientôt 64 comme tout le monde » puis il ajoute « on peut partir avant mais on a une sacrée décote », « on n’a pas les avantages de la police nationale »
Je participe à la manif contre la réforme des retraites et je fais mon vélo Thann-Mulhouse aller et retour.
Evidemment un gugusse comme moi dans une manif avec un casque, un gilet jaune et un biclou, ça ne cadre pas bien. C’est pourquoi je reste en marge de la manif.
Cette ferveur populaire est enthousiasmante même si mon vélo et moi sommes un peu circonspects de voir autant de marcheurs occuper la chaussée.
Il semble y avoir plus de monde que le 19 janvier dernier. La puissance syndicale me surprend par son organisation. Il est manifeste que le désaveu vis à vis de cette réforme emporte l’adhésion…sans préjuger de la suite qui sera donnée.
J’entends les arguments. Je m’interroge sur le rapport au travail des jeunes générations, la qualité des emplois, les perspectives de carrière, le morcellement des tâches, la dégradation des relations sociales, la mise en pièces des acquis,…La réponse est là, dans la rue.
Traduction approximative: La réforme des rétraites vient de l’UE L’oligarchie néolibérale Block kah) a fouthchi He touchera b caputteremite. Sve exige par les Jopes & la France neles, usplique pas eith se pore Dune amende deg2%, du PiBraram < 44 Millards LUE metrummande pas mais flige à respecter & Gore’s REFERENDUM initiative partagé le RIPO C’est quand même curieux pour le COVID à 64 ans, t’es vieux et fragile… Mais pour la réforme des retraites, à 64 ans t’es jeune et en pleine forme!
J’en profite pour aller voir le canal découvert devant la gare de Mulhouse. C’est vraiment beau Puis je filerai jusqu’à la place de la Réunion complètement déserte.
Face à la gare le canal est à présent à découvertPlace de la Réunion, vide
Je prends froid, je décide de partir en direction de Didenheim. Mais il me faut franchir le cortège qui s’étend sur plusieurs kilomètres.
Je trouve un espace pour me glisser de l’autre coté de la rue Jacques Preiss.
Je rame un peu avec un vent de face désagréable pour le retour
J’ai renoncé à prendre ma bécane pour cette deuxième manifestation du 17 décembre contre la réforme des retraites. A Mulhouse, au bout de deux heures de marche lente, les manifestants ont achevé leur grande procession à travers les rues de la ville.
Le parcours de la manifestation évitait le centre-ville
On parlait dans les rangs de 3000 participants. Une forte représentation de cheminots derrière leurs banderoles. Et aussi ERDF. Et aussi des avocats en robe noire. et beaucoup d’autres sans signes d’appartenance comme moi.
les avocats aussi
Une fois le quartier de la gare achevé, il ne restait plus qu’à rejoindre le point de départ devant l’immeuble de la bourse industrielle.
le cortège impressionnant la manifestation marque le pas le temps que les gilets jaunes fassent demi-tour
Un cortège d’une cinquantaine de manifestants Gilets jaunes a tenté de perturber le déroulé en empruntant le parcours à contresens. Les forces de l’ordre ont mis fin au stratagème et tout est rentré dans l’ordre.
Un groupe de Gilets jaunes a pris la tête du cortège en fin de manifestation
Hormis les gros bataillons de la CGT et de CGT-Fo, pas de CFDT en vue…
Il ne reste plus qu’à attendre la suite de ce bras de fer entre gouvernement et monde du travail.
Noël approche et je n’ai pas encore repris mon vélo des champs. Ni celui des vicinales. Je m’y complais. J’ai des arguments et même des certificats à présenter en cas de réquisition.
Je dis avoir la tousse, pour m’amuser à dire la toux autrement. C’est mon langage d’enfance. La tousse de l’hiver venant va t-elle m’empêcher de remonter sur la bécane avant Noël? Non, je sens que je vais trouver un créneau cette semaine.
Mardi j’peux pas, j’ai manif
Pas mardi. Et vous, vous le suivez cet incroyable jeu de Bonneteau entre l’État et les grévistes? Moi oui.
Ce qui est passionnant, ce sont les intrigues de pouvoirs. Le pouvoir légitime de la rue de ceux qui actionnent le mécontentement et de l’autre le pouvoir de ceux qui actionnent les épouvantails en peau de lapin. La bataille du rail est loin d’être gagnée, c’est d’abord celle de l’opinion qui compte, l’opinion cette vague ondulante offerte aux courants contraires.
La bataille du rail, c’est une bataille des métropoles qui intéresse peu la France profonde qui a gardé ses bagnoles pour se déplacer. En bon théoricien, ce qu’il faudrait pour mettre la France à genoux instantanément, c’est l’absence de pétrole et les coupures de courant.
On n’en est pas là, heureusement.
Une réforme d’abord idéologique
Pour tout dire mon opinion est faite, cette réforme est d’abord idéologique: faire la peau aux régimes spéciaux, le totem de 1946 à abattre, et se délester de la dette sociale en direction des appétits voraces de l’assurance privée.
Macron pourrait réussir. Il a pour lui cet incroyable talent d’ignorer notre histoire sociale. Sa fascination pour le Nouveau Monde est une obsession. Heureusement pour nous, il traîne derrière lui une armée de serviteurs douteux capables de faire trébucher sa réforme à points en rase campagne tellement ils ne maîtrisent pas leur sujet. Cette semaine verra certainement sombrer son grand ordonnateur, le zélé Delevoye. Delevoye de garage? suggère le distingué magistrat honoraire Philippe Bilger. Oublier de déclarer ses salaires ? une enseignante rencontrant Jean-Michel Blanquer vendredi à Nancy s’en est émue : nous, nous n’avons qu’un seul métier, ancré dans le réel, et nous ne pouvons pas oublier que nous sommes profs…
Isabelle et le vélo se livre cette semaine sur son blog à une comparaison surprenante entre les transports en commun et la voiture en ville.
Elle a de l’à propos Isabelle. Surfant sur la grève des transports en commun, elle rassure ceux qui tentent de rallier la Capitale en bagnole. Selon Isabelle, les bus et les trams ne sont pas moins polluants ni moins chers que la voiture! De là à encourager l’usage de la voiture en ville, il n’y a qu’un pas. Ne le franchissons pas!
On sait bien évidemment que remplacer tout le trafic des bus et des trams par des voitures (même électriques) conduirait à une paralysie totale de la circulation faute de place suffisante.
Belle mobilisation à Mulhouse contre la réforme annoncée de nos retraites.
Reconnaissons-le, la CGT s’impose et règle le ballet d’une main de maître. La police devant se charge de la circulation. Tout est parfaitement orchestré.
On parle de 2500 participants. Bonne ambiance et de nombreux corps de métiers représentés. Sans parler des anonymes, comme moi, qui n’avaient pas de banderoles mais qui tenaient à afficher leur solidarité contre les mauvais coups que nous préparent le pouvoir.
Près de moi un ingénieur en retraite de l’industrie textile. « J’ai manifesté deux fois en vingt ans ». « Aujourd’hui, c’est la deuxième fois ». « Avec Sarkozy, on a déjà donné, avec Hollande aussi et voila que ça recommence » me disait-il. Puis il ajoute « Surtout que moi avec Macron, je subis déjà la hausse de la CSG et je paie la taxe d’habitation plein pot!… »
Thann-MulhouseMulhouse-Thann
J’avais pris le VTT pour revêtir une tenue civile plus apte au défilé.
Avec mes grosses pompes de montagne, je pouvais marcher pendant plusieurs heures, même avec mes semelles ferrées qui faisaient penser à un cheval.
Aller 22km avec moins trois degrés.
Retour 23.8 km avec 1°C. Je me suis un peu trompé en quittant Mulhouse ce soir, j’ai longé la gare du nord pour aller à Lutterbach, puis j’ai repris Pfastatt et Wittelsheim.
Le long de la Thur est un peu sinistre de nuit. Je suis arrivé liquéfié avec toutes mes couches anti-froid sur le dos.
Quelques images de cette belle journée populaire et solidaire sur ce lien…
Ce matin, il a pris le train pour la première fois.
Je l’ai appuyé contre un soufflet.
Il n’a rien dit.
Trop content de se payer un voyage à l’œil.
Dans les virages, sur la plate-forme, il chancelait un peu.
A Porte Jeune, je l’ai descendu et on a visité ensemble la place de la Réunion.
Puis on a rendu visite aux mendiants de la rue du Sauvage qui commençaient à émerger de leurs cartons dans l’indifférence des livreurs, tout en se dirigeant vers la Société Industrielle, siège du patronat d’antan.
Un svelte capitaine de police réglait le ballet de ses hommes avec dextérité.
Quand toutes les forces laborieuses portant calicots et drapeaux se mirent à enfler, le cortège s’ébranla à travers la ville.
Pas de Peugeot dans cette manif.
Le protocole de division public/privé a été respecté.
Pas de CFDT non plus.
Mais des retraités venus soutenir les actifs.
La Santé bien représentée par les Ephad du groupe Korian.
Des instits et des cheminots.
Une discrète banderole Ecologie-les Verts et des lycéens.
Quand la ferveur ouvrière fut au diapason, le cortège s’ébranla à travers les rues de la ville sous les roulements de tambours et les sifflets stridents des cornes de brume
Pieds et mains glacées, je me suis réfugié au la galerie commerciale et j’ai savouré un express.
Il était temps de rentrer.
Comme de juste, trafic paralysé.
J’ai rejoint Dornach à vélo, un tram-train m’attendait.
L’aimable contrôleur, non gréviste, m’expliqua que le voyage à Thann s’appelait « Attitude » sur l’écran de la machine.
D’un geste leste, il tourna la molette, je n’avais plus qu’à payer.
Hasard tarifaire: 4.70€ à l’aller et 5.10€ au retour.
Il est vrai qu’au retour, ça monte.
Un peu.
Non, non, à la SNCF (billet TER) c’est moins cher qu’à Soléa (billet tram-train) eus-je droit en guise d’explication.
Le service public est en colère et tient à le faire savoir. Au total, ce ne sont pas moins de 140 manifestations qui vont s’opérer dans des dizaines de villes en France pour protester contre les mesures du gouvernement. Continuer à lire … « Demain 22 mars, Vélomaxou manifeste »
Brunstatt, tout pour la bagnole, rien pour les vélos
Une manifestation est organisée ce samedi 18 avril à 10h à Brunstatt pour demander, sinon des pistes cyclables, au moins une circulation des voitures à 30 km/heure.
Les organisateurs : le CADRes Mulhouse, Paysages d’Alsace.
Lieu de rassemblement : Chapelle de la Croix du Burne à Brunstatt à 10H
Circulation à vélo sur l’avenue d’Altkirch, en direction de Mulhouse, puis en sens inverse (direction Zillisheim)
Les chirurgiens, les patrons de start-up, les retraités, les brasseurs de bière, les tailleurs de pipes de Saint-Claude…j’en oublie certainement. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un corps social manifeste dans le pays.
Si la journée pluvieuse a dissuadé les cyclistes de sortir, les
manifestants contre la réforme des retraites ne baissent pas pour
autant la garde à Mulhouse.
Manifestation silencieuse aujourd’hui à Müllheim (Allemagne)
contre la guerre en Afghanistan.
Trois soldats allemands ont été tués vendredi lors
d’affrontements dans le pays, tandis que six militaires afghans ont
été accidentellement abattus par les troupes allemandes.(AP)