2014 approche. J’ai peur.

La Tristitude est ma chanson fétiche, vous le savez.

Maxou, t’es pas drôle!

Oui, je suis un mec triste. Par conviction.

Mais je me soigne.

J’entends déjà tous ceux qui se réjouissent de fêter l’An Nouveau avec ferveur.

L’An Nouveau?

En quoi serait-il nouveau?

Parce que la terre aurait accompli 365 jours 6 heures et 9 minutes autour de son étoile, le soleil?

Et si je choisissais le Nouvel An luni-solaire chinois le 31 janvier?

Après tout, si je veux rester en 2013, ça ne regarde que moi.

Je profiterais ainsi d’un peu plus de 2013. A crédit.

Comme ça, j’échapperai à l’épreuve festive.

Oui, je suis un mec triste. Par conviction.

Mais je me soigne.

Coin, coin, coin, coin

Mes lecteurs le savent, j’ai une aversion pour les fêtes.

Particulièrement celles qui durent comme celles de fin d’année qui dérèglent mon horloge interne.

Et puis d’abord, pourquoi ne pas fêter aussi les changements d’heures qui perturbent tant de monde? je vous le demande…

Un mal-être qui me tétanise et qui me dissuade d’être joyeux.

Je suis le fêtard avec les lèvres gercées, le type coincé que rien ne fait rire et qu’il ne faut pas inviter.

Plus jeune, je détestais les bals populaires, les tirs aux pigeons et les chamboules tout de boites de conserve.

Ce qui m’exaspère le plus encore aujourd’hui, c’est la redoutable Danse des Canards sur l’air de « Coin, coin, coin, coin » censée clore les fins de banquets lors des mariages.

Non, pas les canards! C’est un supplice pour moi.

Les mains sur les épaules grassouillettes d’une inconnue qui oscille du popotin et une autre étrangère derrière moi qui plante ses ongles dans mes hanches pour mieux se retenir.

Je me réfugie sous la table pour ne pas être vu au passage de la farandole.

Heureusement, le mariage est moins répandu de nos jours.

Pourtant je fais des efforts, je répète.

Je me marre en douce

Comme ceux qui depuis deux jours déjà, au bout de ma rue, font péter les pétards Kaquat le soir après 20 heures.

OK, ça marche; ce soir on va avoir droit à un beau feu d’artifice jusqu’à point d’heure.

D’autres qui ne rient pas, comme moi, ce sont les CRS qui coincent la bulle en attendant à l’hôtel IBIS.

Je me marre en douce, car nos préfets alsaciens ont fait donner la charge dans la presse locale cette année: aucun pétard autorisé suite à deux morts l’an passé.

Résultat 400kg de pétards saisis!

Chut! 150 kg de moins que l’an passé.

Il faut savoir que la plupart des pétards qui pètent bien viennent de chez nos voisins allemands.

En Allemagne, le tir de pétards et de fusées est une tradition orchestrée par les villageois.

Chacun se réunit au bout du village à minuit et le feu d’artifice peut commencer suivi du vin chaud apporté dans les thermos.

Pourtant hier, je n’ai vu aucun contrôle au pont de Chalampé…est-ce à dire que la vigilance est moins bonne?

En principe, cette nuit là j’enfile mon bonnet de nuit par dessus les oreilles pour assourdir les détonations…et mes chats se réfugient à la cave. Comme en 40.

Bon alors, je répète…

Chérie qu’est-ce que je vais te souhaiter pour la nouvelle année?

Je suis en manque d’inspiration.

C’est l’angoisse totale, mais je ne lui dis pas.

Ce soir, j’espère au moins tenir jusqu’à minuit. Avant de mettre mon bonnet de nuit.

Chez les vieux, autrefois, on disait « bonne année, bonne santé et ne pisse pas au lit! »

Heureusement ma petite fille regarde tous les matins les Mélodilous à la télé et j’apprends en dansant le générique par cœur.

Vous le voyez, je suis un mec triste. Par conviction.

Mais je me soigne.

Bonne année 2014 quand même à tous mes amis lecteurs.

Connus et inconnus.

Ceux que j’aime et à qui je pense.