L’apprenti cyclotouriste individuel


Pas de doute, c’est un apprentissage.

Rouler seul exige aussi de l’opiniâtreté.

Apprendre à pédaler, déjouer les pièges de la circulation, anticiper ses actions, préparer ses itinéraires, mobiliser et maitriser ses ressources physiques,…

La plupart de ceux qui souhaitent s’adonner au vélo de loisir se gardent d’ailleurs de s’adresser à un club avant d’avoir vaincu les rudiments, le minimum d’exigibilité qui fera de vous instantanément un paria si vous n’êtes pas capable de tenir au moins 50km à 20 de moyenne.

Car le club n’est pas là pour ça, pour vous apprendre à pédaler.

C’est un paradoxe, mais c’est ainsi.

Outre les incontournables physiques, rouler seul demande aussi un supplément d’âme, capable de vous sortir d’un lit douillet ou de braver une météo incertaine ou d’interdire un verbiage trop complaisant devant l’ordi comme je le fais actuellement.

Sans parler du parcours.

Il sera à notre image, soit défaitiste soit présomptueux.

Je les connais mes travers sur les parcours, ceux qui me font prendre au plus court quand le vent n’est pas porteur, mes calculs secrets pour contourner une route cabossée ou un itinéraire trop pentu.

Je songe aussi  à ceux qui, par exemple, au sortir d’une maladie ou d’un coup « de moins bien » doivent se remettre en selle en dehors des incontournables parcours  de clubs maintes fois répétés et des soubresauts d’un peloton mugissant dès qu’une côte surgit.

Voici ce qu’écrivait en 1986, Cyclo José à propos du cyclotourisme tel qu’il le percevait en Belgique…

Le cyclotourisme a connu son apogée dans les années 1970. Aujourd’hui le produit ne se vend plus aussi bien. Que faire alors d’un produit en perdition ? Soit, le retirer de la circulation, soit l’améliorer ou le transformer. Cette régression du cyclotourisme, au profit d’autres activités sportives, peut être enrayée par l’esprit d’initiative de nos dirigeants fédéraux, le dynamisme de nos organisateurs locaux et la bonne volonté de tous les membres.(lire son article)

Hormis que l’appréciation relève du cyclisme outre-Quiévrain, je la fais mienne volontiers, 30 ans plus tard.

Rien n’aurait changé depuis?

Si, notre âge évidemment.

Mais il convient de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain: le VTT dans les clubs a de beaux jours devant lui.

C’est une autre pratique, une autre convivialité qui l’anime.

Étrangement, cette nouveauté qui doit porter le renouveau des clubs ne trouve pas toujours l’écho attendu auprès des dirigeants.

Certains font la fine bouche et campent sur la tradition du vélo routier.

Pourtant si le cyclotourisme ne se vend plus bien, le VTT lui se vend bien au propre et au figuré.

Mon ami Prosper le fait remarquer justement…

La pratique de loisir, plutôt que le vélo comme moyen de déplacement, porte les ventes de vélos en France : un vélo vendu sur deux est un VTT. (lire son article sur le site vc-Jura-Bouxwiller)

Quant aux ventes de vélos de route, on sait ce qu’elles sont: des vélos de course. Jamais le concept de vélo de cyclotourisme n’a prospéré en France en dépit des efforts de la FFCT pour promouvoir une bicyclette fédérale.

Une promotion pour la bicyclette de cyclotourisme telle qu’on la trouvait dans les années 70 dans la revue de la fédération française ‘Cyclotourisme »

articles en relation…

On retrouvera ci-dessous, un ensemble d’articles sur le sujet, traduction d’humeurs variables, improbables, curieuses, insolites…

Chacun se fera une opinion sur ma façon d’apprécier l’évolution du cyclotourisme en cette période…

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