Le 49.3 de la bagnole électrique


MG4 électrique (30.000 euros)

De gré ou de force vous allez devoir soit acheter une voiture électrique en remplacement de votre voiture thermique soit aller à pied ou à trottinette.

Vous avez aimé le 49.3 de la retraite à 64 ans?

Si oui, alors vous allez aimer aussi le 49.3 de la bagnole électrique.

Pour bien situer le problème dans sa globalité voir cette vidéo de l’émission « C à vous »

C’est un peu le scénario auquel on nous prépare à marche forcée sur les réseaux sociaux, sur les écrans de publicité de tous nos médias.

Dès lors à grands coups de calculs à la serpe, chacun y va du bien-fondé de sa Zoë ou de sa Tesla, véhicules révolutionnaires qui ne nous coûtent plus rien « à la pompe » puisqu’il suffit de les brancher devant chez soi le soir comme on le fait au moment de mettre le lave-vaisselle.

Imaginons la disparition d’ici 2040 de nos quarante millions de voitures thermiques.

Pour l’heure, le marché de la voiture électrique reste lilliputien. Mais on table que l’électrique dépassera le thermique en 2037 pour atteindre environ 20 millions de véhicules en France.

Socialement, il va y avoir de la casse. D’abord tout le monde ne pourra pas se payer un véhicule neuf, il faudra donc espérer se doter soit d’un véhicule d’occasion soit le louer. Ensuite les possesseurs de véhicules thermiques vont être spoliés puisque immanquablement ils deviendront invendables. Ce phénomène de spoliation va avantager ceux qui auront les moyens d’abandonner le thermique rapidement à un prix acceptable…les moins fortunés seront donc les plus lésés faute d’avoir pu revendre autrement qu’avec des prix de reprise étatique.

Ce constat va aussi s’appliquer aux constructeurs et à la chaîne de commercialisation, garagistes et concessions. Les métiers de l’automobile ont du souci à se faire car nombre de métiers vont disparaitre faut de pouvoir s’adapter. Sans parler des distributeurs de carburant!

La légitimité environnementale de la voiture électrique n’est pas encore démontrée

Je ne vais pas me livrer à une démonstration qui m’échappe, celle du bien-fondé écologique du véhicule électrique. Pour l’heure il semble entendu que l’avantage va à l’électrique. Malgré le poids des véhicules, malgré l’exploitation de terres rares, au total la voiture électrique arrive à des performances comparables sur tout son cycle de vie à celui du véhicule thermique.

Voici ce qu’en dit le site BEEV dont le but est de promouvoir le véhicule électrique

Sur le plan environnemental, la voiture électrique gagne haut la main son duel face à la voiture thermique. Selon une étude menée par l’ADEME en partenariat avec la FNE, la voiture électrique émet entre 2 et 3 fois moins de CO2 qu’une voiture thermique si l’on prend en compte l’ensemble de son cycle de vie (de la fabrication jusqu’à la fin de vie). Et même sur les autres indicateurs environnementaux la voiture électrique a des performances qui peuvent être comparables à la voiture thermique voires supérieures. Contrairement à ce que l’on entend parfois, la voiture électrique est donc bien plus écologique que la voiture thermique, même en prenant en compte les batteries et la production de l’électricité. 

Allons-nous avoir assez d’électricité pour nos voitures?

La question est prégnante. Si vous avez le temps de vous plonger dans notre monde énergétique, suivez les deux heures vingt minutes de l’audition de Jean-Marc Jancovici réalisée par la Commission d’Enquête de l’Assemblée Nationale du 2/11/2022 présidée par le député Schellenberger.

Voir cette video en particulier à partir de la minute 50…sur la diminution nécessaire du nombre de voitures

Il est sûr que la France est en position fragile sur le plan électrique dès lors qu’on a livré au marché concurrentiel la production électrique nationale avec les conséquences que l’on sait: l’explosion des prix de vente et notre incapacité à maîtriser nos coûts de production du fait des errements politiques vis à vis du nucléaire.

Les non-dits de la part des Etats

Quel sera le prix réel du kWh vendu pour recharger sa voiture? Pour l’heure, on entend tout. La quasi-gratuité est rapidement devenue un rêve, les prix aux bornes de recharge s’envolent et il est avéré que dans certains cas le coût du voyage électrique dépasse celui du thermique. L’autre inconnue sur laquelle l’Etat reste muet, c’est celui de la fiscalité du carburant électrique. Instaurer une taxe de remplacement de la TIPP (taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers, a été rebaptisée TICPE pour taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques en 2017) sur le kWh reviendrait instantanément à détruire le mince avantage de l’électrique.

Actuellement l’Etat perçoit 40% de TICPE sur un litre de carburant auquel il ajoute 8% de TVA, autrement dit une taxe sur la taxe!

chiffres 03/2022

En 2022, la TICPE est la 4eme recette de l’Etat avec 33 milliards d’euros en 2022

L’autonomie, l’autre question qui fâche

Tesla S présentée à 663 km d’autonomie. C’est pas de chance, il me manquera 100 km pour atteindre la mer depuis l’Alsace
  • Deux plombes à faire la queue sur l’autoroute pour recharger son électrique après 300 km de conduite
  • Impossible de recharger sa voiture au camping des Flots Bleus
  • Limitation de la puissance de recharge parce que mon branchement disjoncte
  • Lors des canicules, ne pas abuser de la clim qui plombe les batteries

C’est le quotidien qui attend le futur acquéreur d’un véhicule électrique. C’est devenu tellement angoissant qu’on va préférer prendre l’avion ou le train avec sa petite famille; quitte à louer un véhicule sur place.

Diversifier ses moyens de mobilités

Si la voiture électrique ne résout pas toutes nos questions de mobilités, elle est une réponse parmi d’autres à la pollution des grands agglomérations et plus généralement de la planète entière. Mais elle n’est pas pour autant l’alpha et l’oméga de la question environnementale. On pourrait citer le transport routier des marchandises, la navigation maritime, le transport aérien et aussi les process industriels à base d’énergies fossiles et l’agriculture.

Comme un hasard, c’est le citoyen qu’on a choisi pour être en première ligne d’un cycle qui se veut vertueux. Et c’est lui qui va être directement impacté.

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3 réflexions sur « Le 49.3 de la bagnole électrique »

    1. Exactement. Si l’on voulait vraiment arrêter – ou, au moins, limiter la pollution – on ne commercialiserait que des véhicules permettant de rouler aux vitesses autorisées et non des monstres de plusieurs centaines de cheveux ou leurs équivalents en kilowatts…

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