C’est devenu une mode, le gouvernement distribue généreusement des milliards pour faire passer la pilule des retraites.
Hier c’était pour les lycéens stagiaires en entreprises. Aujourd’hui c’est pour les cyclistes.
On connait l’argument: il s’agit de faire basculer les trajets voiture de moins de 5 kilomètres vers le vélo. Facile à dire mais pas facile à mettre en œuvre. Pour les utilisateurs de voiture en péri-urbain ou dans le monde rural, elle est irremplaçable. A la différence des pays nordiques ou de l’Allemagne, nous avons de grandes disparités de densités urbaines qui font qu’on ne peut pas convertir aisément la voiture en vélo partout.
On va donc encourager à nouveau les Français à prendre leur vélo ou à en acheter un s’ils n’en n’ont pas tout en faisant croire que les mobilités douces sont universelles.
Au programme
- des formations dans les écoles (j’y ai déjà participé comme intervenant)
- des primes à l’achat pour le neuf et l’occasion (électrique ou pas)
- des aménagements urbains et des emplacements sécurisés pour garer sa bécane aidés à 30% par l’Etat…à la condition que les communes soient en capacité d’investir. Dans ma ville, même le renouvellement de la signalétique vélo semble hors de portée!
- un réseau cyclable passant de 57.000 à 100.000 km en 2030. Dans ce domaine des pistes cyclables, les cyclistes ont déjà été échaudés par des ouvrages mort-né n’aboutissant nulle-part, non entretenus ou détournés de leur but par une population qui n’a rien à voir avec le vélo comme c’est le cas en périphérie urbaine.
On ne peut toutefois que souscrire à ce programme tout en gardant en tête quelques repères.
Dans le Haut-Rhin, le réseau cyclable existant est quasiment à l’abandon dans certaines vallées vosgiennes. C’est le cas de la Voie Verte de la vallée de la Thur truffée de raccords, de racines émergentes, de scories diverses venant du trafic agricole, de poteaux et de roches. Sans parler des interruptions comme à Vieux-Thann ou des signalétiques absentes comme à Fellering
En Allemagne, le plan vélo national évaluait déjà en 2012 l’investissement des villes pour le vélo de 8 à 19 euros par an et par habitant.(source Vélos et territoires)

2 milliards, ce n’est pas rien. Cela représente 30 euros par habitant à rapprocher des 14 euros consacrés chaque année par les différents niveaux de collectivités.