Tobin or not Tobin


Je ne sais pas si j’ai déjà été devancé par les chroniqueurs patentés, mais la formule me plait.

Avec sa nouvelle décision d’instaurer la taxe Tobin, tout seul comme un grand, notre Président Sarko a repris la main.

Frappé de son syndrome de bougeotte invertébrée, le voila reparti à dérouler à toute vitesse son catalogue de propositions.

Accusé de favoriser les riches, taxons-les!

Cette fameuse taxe Tobin au passé hasardeux et dont Nicolas Sarkozy déclarait en 1999 « si nous la faisons en France, on va encore la payer de dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires » (source) » est en passe de devenir la nouvelle tarte à la crème du moment.

Encalminé dans les sondages à cent jours des élections avec moins de 25% d’intentions de vote au premier tour, Nicolas Sarkozy met donc le turbo.

Les salariés de SEA France veulent racheter leur compagnie?

Pas de problème, qu’ils la rachètent avec leurs indemnités de licenciements!

La TVA à 7% sur les produits de nécessités courantes?

C’est fait!

Avec ou sans mayonnaise les sandwichs?

C’est bâclé au point qu’on ne sait pas si la mayo des sandwichs est comprise ou pas dans la nouvelle taxe…

Sa Majesté a un problème avec le Front National?

Elle va de ce pas à Domrémy la Pucelle sur les bords du Vair demander l’aide de Jeanne d’Arc, toutes affaires cessantes,  pour bouter l’agresseur dehors.

La modeste chaumière de la Jeanne ripolinée à la hâte n’avait jamais entendue autant de voix célestes et discordantes sur son sol de terre battue.

Le turbo Sarko chauffe tellement que les ministres sont épuisés à tenter de refroidir le candidat-président qui pourrait bien nous couler une bielle en pleine ascension élyséenne.

Et le pauvre Baroin, lui qui ressemble à un ange, vous avez vu sa mine déconfite à la sortie de l’Elysée cette semaine?

Et Fillon qui pourtant s’y connait en Formule 1?

Complètement atone!

Tous nos ministres ont des allures sinistres.

Comme s’ils allaient tous à Canossa dans peu de temps.

Il n’y a dans ce cortège funèbre que Nadine capable de détendre l’atmosphère avec sa gouaille légendaire de lavandière.

Quel pitoyable fin de règne!

Pour aller plus loin dans la compréhension des grands hommes de ce monde, lire les Chroniques du règne de Nicolas 1er de Patrick Rambaud (la cinquième chronique vient de paraître)

On pourra lire aussi utilement « le Président des riches » sous-titré enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicols arkozy de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.

J’en ai assez dit.

Maintenant, je peux aller me recoucher.

Laisser un commentaire