
Ce jour là, la route était absente. Pour traverser Monesi, nous avons pris nos vélos à bras le corps.
Ils n’ont rien dit.
Le premier de cordée a tâté le terrain, puis les autres ont suivi parmi le village dévasté. Un village coupé en deux, ça surprend. Les autorités italiennes sont parfois impuissantes devant les éléments. Les crédits venus de la capitale sont loin à acheminer. Tout ça je l’imagine.
revoir ce récit de septembre 2018…

Lorsque nous arrivons à Dom Barbera, il est déjà tard et la brume tombe sur le massif.
Le refuge est là dans ce creux frontalier, le col du Seigneur à 2108m. Ce que je n’ai pas raconté, c’est la vie au refuge. Plus précisément la nuit. Dans un refuge de haute-montagne, il faut se plier à l’austérité des lieux. On repart plus ou moins crasseux le lendemain faute d’eau pour se laver. La pompe du puits est en panne, faute de carburant, le groupe électrogène ne fonctionne pas, pas de réseau téléphonique, laisser ses pompes dehors et frugal souper. Chambre commune pour une dizaine et pas de lumière la nuit.
Nos vélos ont dormi avec les chevaux.
Je ne crois pas que nous sommes arrivés le jour le plus favorable.
