Inéluctable déclin

Au plan d’eau de Reiningue, je m’arrête. Blosen Air est là avec son cerf-volant. « salut Max! » Nous sommes voisins au Blosen. Saviez-vous que le Blosen (souffler) à Thann c’est un quartier où le vent souffle fort et souvent en rafales. Je laisse Roland D’Alessandro manœuvrer sa machine aux couleurs de l’Ukraine sans trop m’approcher. C’est un ventilé qu’il a fabriqué lui-même, prévu pour vent fort, une partie de la voilure transparente permet au vent de s’écouler à travers. Il pose l’engin là où il veut, au sol, sur le dossier d’un banc, traverse entre les arbustes,…puis il remonte. Roland est un virtuose. voir sa page Facebook
passer entre les branches, c’est possible, il suffit de se pencher. Facile à dire!

C’est en roulant que je médite. C’est curieux méditer s’apparente à dire du mal de soi. Alors soit, je dis du mal de moi.

Je peaufine mon parcours car je pars souvent « à reculons », c’est à dire sans vraiment le vouloir.

Je tire à pile ou face: soit vélo de route, soit VTT? mais j’ai un joker, un jogging de 40 minutes et j’ai contourné l’obstacle de ma flemmingite aigüe. L’indicible serait justement de ne rien choisir du tout et de rester à la maison en s’inventant un prétexte, je ne sais pas moi….ranger le garage, faire une peinture,…

Mais quand viendrait le soir, j’aurais du remord d’avoir abandonné mon rythme de vélo pour un motif fallacieux.

Je suis comme ça, je fonctionne à l’affect.

Et en même temps, comme dirait l’autre, j’ai des raisons de santé qui pourraient justifier de faire une pause: les genoux arthrosés qui font mal à chaque tour de pédale.

je vais laisser les dames traverser (Sentheim)

Ce soir j’ai terminé par Rammersmatt et j’ai du tout mettre à gauche pour éviter d’avoir trop mal. Il me restait la grande couronne en dernier recours. Je regardais la vitesse s’effondrer, j’étais comme un marcheur.

Au total j’ai récupéré une part d’estime de moi-même. Tout est donc bien.

Cela dit, je me demande toujours si ma « décroissance vélo » est inéluctable, si elle est dans ma tête seulement ou aussi dans mes jambes…

Pour en avoir le cœur net, il faudrait retourner dix ans en arrière et regarder de quoi on était capable en pareille saison.

Chiche!

Je me suis arrêté à 2016: le 17 mars 2016, j’avais déjà 600km de route et 600km de VTT!

Digérer les digesteurs

A grand renfort de pub dans le canard, voici les agriculteurs qui tentent de verdir leur image en produisant du gaz de fumier.

Les digesteurs de bactéries commencent à proliférer dans la campagne haut-rhinoise. Comme à Traubach-le-Bas où ces énormes bulles ressemblent à des soucoupes volantes. Ca tombe bien, comme on est en froid avec la Russie, on va pouvoir montrer notre savoir-faire énergétique.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Imaginons 30 exploitations qui portent leurs déjections agricoles dans le méthanisateur…bonjour la campagne!

Tout cela pour produire…3% du gaz consommé en Alsace avec 14 méthanisateurs.

Loin de moi l’idée de dire que c’est négligeable. Mais il faut tout compter pour juger de la pertinence économique du projet.

  • l’investissement à amortir avec 15% de subventions publiques: 15 millions!
  • l’extension du réseau gaz en rase campagne pour capter le gaz et ensuite le mélange de ce gaz pauvre avec du gaz normé à 11 kWh/m3 (PCS).
  • il faut aussi évacuer le CO2 qui représente à lui seul 30 à 40% du gaz produit.
  • le va et vient de tracteurs devant alimenter le digesteur et les dégâts collatéraux que sont la pollution des engins, l’entretien des routes et les odeurs.
  • l’élevage de 3000 vaches en stabulation forcée (soit 100 vaches par exploitations)
  • prévoir de chauffer les cuves par grands froids pour maintenir la réaction anaérobie à 30°C…avec un chauffage au gaz!

On n’a plus qu’à digérer la facture car comme le disent les exploitants de GRDF dans les DNA du 15 mars 2022 il faudra attendre une année pour évaluer les quantités injectées dans le réseau.

D’ailleurs les chiffres mentionnés dans les DNA sont plutôt optimistes à mon sens: 170m3 de gaz par heure, soit environ 34 000 Mégawatt-heure par an (sic). Raisonnons un peu 34000 MWh par an divisé par 8760 heures (une année) donne 3900 kWh soit 22 kWh/Nm3.

Sachant que le gaz produit a un pouvoir calorifique compris entre 5 à 7 kWh/Nm3, cherchez l’erreur…

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