

C’est en roulant que je médite. C’est curieux méditer s’apparente à dire du mal de soi. Alors soit, je dis du mal de moi.
Je peaufine mon parcours car je pars souvent « à reculons », c’est à dire sans vraiment le vouloir.
Je tire à pile ou face: soit vélo de route, soit VTT? mais j’ai un joker, un jogging de 40 minutes et j’ai contourné l’obstacle de ma flemmingite aigüe. L’indicible serait justement de ne rien choisir du tout et de rester à la maison en s’inventant un prétexte, je ne sais pas moi….ranger le garage, faire une peinture,…
Mais quand viendrait le soir, j’aurais du remord d’avoir abandonné mon rythme de vélo pour un motif fallacieux.
Je suis comme ça, je fonctionne à l’affect.
Et en même temps, comme dirait l’autre, j’ai des raisons de santé qui pourraient justifier de faire une pause: les genoux arthrosés qui font mal à chaque tour de pédale.

Ce soir j’ai terminé par Rammersmatt et j’ai du tout mettre à gauche pour éviter d’avoir trop mal. Il me restait la grande couronne en dernier recours. Je regardais la vitesse s’effondrer, j’étais comme un marcheur.
Au total j’ai récupéré une part d’estime de moi-même. Tout est donc bien.
Cela dit, je me demande toujours si ma « décroissance vélo » est inéluctable, si elle est dans ma tête seulement ou aussi dans mes jambes…
Pour en avoir le cœur net, il faudrait retourner dix ans en arrière et regarder de quoi on était capable en pareille saison.
Chiche!
Je me suis arrêté à 2016: le 17 mars 2016, j’avais déjà 600km de route et 600km de VTT!

