Châtelain. Un titre qui devait être honorable à la condition de disposer d’un personnel corvéable à merci et de rentes confortables pour entretenir son titre.
Quelques stères de bois pour passer les hivers sinistres, une basse-cour abondante pour agrémenter dignement les dimanches festifs et quelques arpents de légumes de saison, sans oublier les salaisons opportunes.
J’ai de quoi m’occuper en délaissant le vélo, le temps d’échapper à une rhinite tenace qui me poursuit depuis bientôt huit jours. Il semble que l’âge attise les fragilités, hélas!
En 1673, Louis XIV fait sauter le château moyenâgeux qui ne sert plus à rien…sauf à faire beau.
Les artificiers viennent de Giromagny et…boom! le château en prend un grand coup dans la pipe.
Reste un morceau de tour qui ne s’est pas disloqué.
Ça fait un œil qui permet de voir au travers la plaine d’Alsace.
C’est comme ça qu’on nous le raconte.
Difficile à croire que cette tranche de tour soit restée intacte sous le choc…
Aujourd’hui, le château sert aux alpinistes en herbe.
Je leur fais peur en annonçant que la roue se met à tourner et qu’elle va les écraser.
La nuit aussi, les ruines servent à d’autres expérimentations, me dit une promeneuse, sans m’en dire davantage.
Toutes ces vestiges font l’objet de bricolages périodiques.
On voit nettement que le Pays n’est plus tenu.
Un jour, je suis redescendu avec 10 kilos d’ordures oubliées par inadvertance à la suite d’un pique-nique, nocturne j’imagine.
J’en ai honte quand je vois le niveau des ouvrages voisins outre Rhin.
En contrebas les restes d’un jardin médiéval.
les jardins étaient contenus dans des carrés de pierres
Pas entretenus non plus.
Il fallait un assortiment de plantes diverses et variées, la seule pharmacopée capable de calmer et guérir les maux.
Les plantes du Schlossberg sont répertoriées
Absinthe, arum tacheté pour les douleurs gastriques, rue contre les morsures de chiens enragés, origan pour les maladies de peau, tanaisie pour toux, fenouil pour maladie des yeux, diurétique, bouillon blanc pour plaies ulcérées,…
Si l’on peut encore monter à vélo sur la route des Crêtes, le dernier épisode neigeux rend certains passages délicats dans les zones d’ombre comme dans la montée à Freundstein (cliché ci-dessus). Continuer à lire … « Route des Crêtes, route délicate »