Confiné, le nez confit

Si vous trouvez que c’est drôle, moi pas.

Depuis trois jours je sentais le confinement venir. Mon odorat n’a pas fait défaut malgré le pif qui goutte comme un robinet fuyard.

Le Rhin ou Rhein en allemand. Étymologiquement Rhein vient du grec et signifie eau qui coule…et le rhume aussi vient de rhein pour signifier l’écoulement corporel.

Oui, ce matin mon pif est largement confit. Je veux dire enduit de graisses diverses supposées faire passer l’incendie des narines. J’ai tenu huit minutes trente entre chez moi et le boulanger avant de sortir le paquet de kleenex . Mon cas n’intéresse pas le corps médical bien autrement absorbé par la pandémie. Comme toujours en pareil situation, je tente les recettes de grand-mère, les solutions d’eau de mer parfumées à l’eucalyptus, la cuillère de miel,…sans encore avoir essayé le schnaps. Avec moi, ces ersatz pharmaceutiques ne font pas illusion très longtemps; une fois le flacon vide, j’en reste au même stade. D’autant que l’inflammation gagne la trachée et déclenche une toux irrésistible. Je vais tenter de résister à la consultation d’autant que j’ai la crainte de ces ambiances médicales où l’on côtoie tout …et que les rendez-vous renvoient à 2022.

2022 c’est encore loin.

Bref, pour le vélo et le jogging, c’est râpé pendant plusieurs jours.

Cycliste malgré tout

Cycliste enrhuBé

J’ai abandonné l’idée de manifester aujourd’hui contre la réforme des retraites. Je délègue mes pouvoirs de nuisance. Le Français est un rouspéteur, c’est pour ça qu’il manifeste dès que l’occasion se présente. Finalement, je prends la mesure pleine et entière de mon statut de retraité avec ses pathologies habituelles de vieux.

Remarquez qu’ici, en Alsace, on fait le gros dos face au mécontentement. On attend que l’orage passe. L’Alsacien n’est pas gaucho pour deux sous, même trois. Le désordre de rue, il aime pas, l’Alsacien. C’est un atavisme ancien auquel il s’accroche. Un vieux fonds de social-chrétienté l’anime; prendre des coups sur la tête depuis Paris? non, ça ne lui fait pas mal. Il ne sent rien. Sa retraite en miettes, façon puzzle, dans quarante ans, après avoir voltigé de gros boulots en petits boulots au nom de la flexibilité libérale? non, ça ne le dérange pas.

Moi, pour l’heure je traine ma carcasse d’un bout à l’autre de la ville, médecin, pharmacien, maison. Maison, pharmacien, boulanger, radiologue. Je n’ose pas sortir mon mulet de campagne.

Le vélo sert à tout. Même malade, je ferme les écoutilles qui enserrent mon cou, un bonnet d’âne sur la tête bien enfoncé et je roule. Oui, ça racle dans la pente. Gober de l’air froid, la trachée se plaint. Devant la pharmacie, une contorsion. Pour sortir mon gant de la main, le doigt arthrosé (je ne sais pas si ça se dit) n’est pas content quand on lui tire dessus. Je me tourne face au mur pour ne pas montrer mon rictus.

Le sirop, il n’est pas gratuit. Le collutoire non plus. Si c’est pas remboursé, c’est que c’est pas efficace, me dis-je…la pharmacienne hausse les épaules comme pour acquiescer.

Puis elle ajoute, je vous fais six pour cent de remise! Bon reconnaissons l’effort salvateur.

Oui parce que vous ne savez pas, en plus de ma crise d’arthrose qui me fait mal partout, j’ai attrapé une rhinopharyngite. Chez moi rien n’est simple. D’abord un mal à avaler puis rhinite abondante, puis toux et sensation de bronches enflammées…et après, tout en même temps! Tas de mouchoirs au pied du lit, quand y’en a marre, je me lève. La nuit est foutue.

Mais le vélo me transporte malgré tout. Celui de la ville. Quand j’aborde les bordures, je trace un segment bien droit et oblique, ce qui me permet de décramponner la main droite douloureuse du guidon. J’évite la puissance qui fait avaler de l’air froid comme un carbu de turbo. Autrement dit, je presse mou.

Bref je suis devenu une Gordini avec un moteur de deux chevaux sous le capot.

Je ne vous oublie pas.

Les petits potins du lundi

Dix, onze, douze, treize…quatorze!

Ce matin au pied du lit, je n’ai pas moins de quatorze mouchoirs en papier.

Usagés, faut-il le préciser. Continuer à lire … « Les petits potins du lundi »

Nez rouge

Impossible de rouler sans nez!

Les petits mouchoirs « solo » de chez Aldi ont ma préférence.

Bien au chaud dans leur boite, ils sont en évidence devant mon ordi.

L’un après l’autre, je m’en empare.

Le service rendu, ils vont rejoindre la grande poubelle à papier sous mon bureau.

Parfois, la crise d’éternuements bat son plein; alors les mini-mouchoirs volent à mon secours. Continuer à lire … « Nez rouge »