Êtes-vous sacoche ou bikepacking?

Bikepacking, le voyage décomplexé

On appelle ça le bikepacking.

En french, le paquetage vélo.

L’aristocratie cycliste va blêmir en constatant que les nouveaux voyageurs cyclistes préfèrent le bikepacking aux sacoches.

Résumons!

En gros, vous bourrez tout vos vêtements dans un cône en tissus enduit, vous faites le vide d’air et vous accrochez tout ça sous la selle.

Pour trouver en route vos manchettes, vous videz tout par terre.

Je plaisante.

J’ai comparé les deux concepts.

Les sacoches Topeak et le bikepacking Ortlieb, deux marques de référence.

D’abord les sacoches Topeak

Ces sacoches Topeak sont facilement juxtaposables sur un routier lorsque vous voyagez occasionnellement. Bien entendu ce billet ne concerne pas les « professionnels du voyage à vélo » qui savent comment équiper leur machine. Je ne m’adresse ici qu’à ceux qui comme moi sont des voyageurs intermittents et qui ne souhaitent pas acheter un vélo gros porteur

Elles contiennent 22.6 litres, pèsent 1160 gr auquel s’ajoute le porte-bagage 1100 gr soit au total 2,260 kg pour un coût de…154 euros

Venons-en au bikepacking Ortlieb…

Le Bikepacking est étanche à volume variable, équipé d’une valve pour vider l’air libre; mais l’accès au contenu est moins facile

On voit tout de suite la différence de concept avec les sacoches.

D’abord le volume sur ce modèle est réduit, on ne dispose que de 16.5 litres.

(il existe plusieurs gammes de volumes)

Mais argument de poids, le dispositif auto-porteur (le contenu rigidifie l’ensemble) ne nécessite pas de porte bagage. Le poids n’est plus que de 430 gr!…soit 5 fois moins lourd que les sacoches.

Le prix cependant reste identique à 150 euros.

Dommage!

Précision: tous les fabricants proposent à présent des bikepacking…il faut donc faire jouer la concurrence.

Ce que j’en pense…

Les sacoches sont plutôt adaptées au voyage routier et vous permettent d’agencer vos affaires à votre goût. Le poids embarqué n’est pas un problème pour vous; encore moins si vous faites du cyclo-camping avec bagages avant et arrière.

En revanche, le bikepacking est plus adapté à ceux pour qui la vitesse moyenne est fondamentale pour rallier le point A au point B. Quitte à rogner sur le contenu du bagage.

Pour les itinérants en terrain accidentés nécessitant VTT ou Gravel, le bikepacking est une bonne alternative aux sacoches.

A vous de choisir!

 

 

Le voyage à vélo

IMG_6160.jpgY aurait-il plusieurs conceptions du voyage à vélo?

Oui, heureusement.

D’ailleurs le terme de voyage évoque un déplacement dans l’espace plus ou moins contraint et dans un but personnel affiché ou non qui laisse toute latitude à chacun de l’entrevoir à sa façon.

Mon dernier voyage à vélo a donc été celui d’un pari: rejoindre mes Amis du Randonneur lors de leur séjour annuel à Eppe Sauvage dans l’Avesnois (Nord).

Il y a donc ceux qui combinent leur déplacement avec plusieurs modes, le train, la voiture, le vélo, la marche,…

J’ai choisi le tout vélo.

Bien sûr, il y a des zones à traverser sans grand intérêt touristique.

Alors dans ce cas là, je pédale et c’est tout.

La variété de la campagne mérite pourtant de s’arrêter autour d’insignifiants repères, ceux qui témoignent d’une histoire locale, d’une légende oubliée, ou même d’une rencontre insolite.

Je le sais, je ne partage pas toujours sur le plan méthodologique l’approche de tous mes amis qui conçoivent le voyage à sacoches d’une autre façon, celle de voyages au long cours en autonomie totale, à l’écart du temps et des contingences.

Je sais de quelle pratique cycliste je viens.

Donc je m’adapte…et j’adapte ma machine.

Je n’imagine pas (pas encore) transporter ma maison avec moi, tente et matériel de camping…doubler le poids de mon bagage.

Le choix du vélo

J’ai résumé l’équipement de mon vélo iciIMG_6143.jpg

Beaucoup trouveront incongru d’équiper une machine légère de la sorte. Le vélo pèse 12,400 kg avec son armement…et les sacoches Topeak 7,100 kg soit 19,500 kg sans le pédaleur.

Je sais que ce type de vélo tel qu’il est chargé échappe à tous les canons du cyclo-voyageur

  • des pneus fins qui génèrent de l’inconfort.
  • ensuite un chargement arrière totalement contraire aux usages qui veut qu’on charge d’abord l’avant

Oui, je sais tout cela.

Alors, je le fais quand même pour seulement 10 jours.

Vous l’aurez remarqué, il faut avoir des développements adaptés.

J’ai donc pour franchir les plus fortes déclivités un 33×32.

J’ai le souvenir d’une déviation impromptue lors d’une foire aux puces en Belgique où l’on m’a expédié dans un raidart de 9% mal pavés.

Évidemment la dernière ressource est de monter à pied.

La navigation

IMG_6166.jpg
Un GPS, un compteur, une compas, …et l’iphone sous les yeux

La navigation est un terme de marine qui me convient bien.

A vélo, on passe successivement de la navigation à l’estime à la navigation satellitaire.

J’utilise un GPS.

Pas de cartes papier.

Ma route est pré-tracée, je peux m’en écarter et y revenir quand bon me semble.

J’ai un fond de plan précis aussi précis que celui d’une carte d’état-major avec les courbes de niveau, ainsi que toutes les rues des agglomérations.

Une précaution cependant, avoir un GPS avec batteries amovibles et un jeu d’avance ainsi que le chargeur avec soi.

Pourquoi un smartphone?

L’usage d’un téléphone portable est devenu banal.

Je l’utilise en voyage comme mon ordinateur pour toutes sortes d’applications

  • réserver une chambre en ligne et la payer
  • me guider à une adresse précise
  • recalculer un itinéraire
  • accéder à mon site vélomaxou.com
  • photographier
  • et….téléphoner

Inutile de dire qu’avant la fin de la journée, votre Iphone n’a plus de jus.

Donc j’ai deux Powerbank de secours dont l’un solaire

4894526008598_Dacota_XCH-41B_f
Le Powerbank solaire, indispensable quand l’Iphone est vide

Le comportement routier

Bien se comporter sur la route est fondamental.

Il faut anticiper tous ses changements de direction de façon à être compris des autres usagers.

Personnellement, j’utilise des trajectoires rectilignes et je roule à droite sans zigzaguer.

Je ne prends pas systématiquement les infrastructures cyclables bricolées qui vont apporter plus de problèmes que la route.

Sur les grands routes, je prends la bande de sécurité* quand elle existe et je ne gène donc pas les voitures et les camions. Vérifier quand même que votre route n’est pas interdite aux vélos.

C107
le panneau C107 indique que la voie est interdite aux vélos

nota: une grand route ne peut être interdite que s’il existe un itinéraire parallèle de remplacement.

*Il s’agit de l’article 13 du décret qui modifie l’article R. 431-9 du code de la route.

Son 5e alinéa prévoit désormais que « Les conducteurs de cycles peuvent circuler sur les accotements équipés d’un revêtement routier ».

Se rendre visible

Je veux toujours être visible de loin dans le spectre routier souvent encombré de mobiles, de panneaux, de mobiliers urbains, de zones d’ombre.

Alors je profite de mon bagage pour l’équiper en jaune haute visibilité et je porte aussi une veste visible.

b7e38c20-c1d7-4508-959b-bdf60d9dbbe4.jpg
Visible sur la route pour mieux se protéger

Quand je m’arrête…

Quand je m’arrête, je me gare!

Je fais comme une voiture.

Je ne suis plus cycliste, je redeviens piéton, j’ai donc le droit de me garer sur le trottoir et de traverser la chaussée sur un passage protégé

En ville, je me protège derrière un obstacle, voiture ou mobilier urbain.

Quand il pleut…

IMG_6417.jpg
L’abribus bien orienté est un havre de paix pour le cycliste qui doit rouler pendant des heures sous la pluie. J’ai l’air un peu désabusé (Sionne, Vosges)

Quand il pleut, le vélo devient moins agréable et on est plus vulnérable.

Si la pluie est annoncée pour durer, il faut s’équiper en conséquence.

Être très visible sur la route.

Avoir des vêtements anti-pluie de qualité.

Sinon le lendemain, vous devrez rouler avec des vêtements mouillés.

Mon pantalon acheté pour l’occasion à Décathlon est un anti-pluie urbain.

Pas cher mais efficace.

Le problème c’est qu’il fait tchou-tchou-tchou comme un train à vapeur quand vous pédalez.

Il faudra s’habituer.

Mes étapes…

(dist./dén./moy.)

1 THANN-EPINAL 96/1028/18.7

2 EPINAL-METZ 132/1122/18.9

3 METZ-ARLON 103/987/17.4

4 ARLON-AUBRIVES 125/1243/18.8

5 AUBRIVES-VALJOLY 73/918/16.3

6 VALJOLY-VOUZIERS 150/1648/17.7

7 VOUZIERS-SAINT DIZIER 111/939/19.1

8 SAINT DIZIER-EPINAL 158/1258/19.7

9 EPINAL-THANN 90/898/19

Mon itinéraire. Bar le Duc a été remplacé par Saint-Dizier

Les traces GPS

https://www.openrunner.com/r/8665783

https://www.openrunner.com/r/8665788

https://www.openrunner.com/r/8665795

https://www.openrunner.com/r/8665799

https://www.openrunner.com/r/8665804

https://www.openrunner.com/r/8665808

https://www.openrunner.com/r/8665813

https://www.openrunner.com/r/8665824

https://www.openrunner.com/r/8665829

Combien ça coûte?

Le voyage à vélo n’est pas gratuit, pas complètement.

Si l’on échappe aux péages, aux dépenses de carburant et de parking, on retrouve des billets de train éventuellement, et des dépenses d’hébergement.

S’agissant de l’hébergement, je n’ai que mon expérience de l’hôtel et du restaurant.

Mon prix est proche de ce que les Offices de Tourisme indiquent: 70 euros par jour.

A savoir qu’une chambre coûte autour de 50 euros, un sandwich entre trois et cinq euros et un repas du soir entre 15 et 20 euros boisson comprise.

Le petit-déjeuner qu’il vaut mieux prendre copieux coûte entre 5 et 9 euros…en plus vous pouvez prélever un fruit pour midi.

(En Belgique, majorer ces prix de 20%: l’Appart’city d’Arlon facture 77 euros la nuit avec petit-déjeuner, mais tolère que vous montiez votre vélo dans la chambre en le montant dans l’ascenseur!)

(Dans la pointe de Givet, à l’Amérivière d’Aubrives, le patron vous laisse les clés de l’hôtel, vous prépare une assiette de pâtes à la carbonara à réchauffer au micro-ondes, une bière fraîche Jupiter, une crème chocolat et vous sert le petit déjeuner avec du pain frais pour 18 euros. C’est le boulanger du village!)

Se faire héberger chez un parent ou un ami est donc aussi précieux moyennant un petit cadeau de remerciement.

Article plus détaillé sur les prix du voyage à vélo ici

Pour les baroudeurs, il existe warmshowers

Zéfal vous met au light

Blog de velomaxou :Vélomaxou, le blog d'un cyclo mulhousien, Zéfal vous met au light

Zéfal light pack S

Régime jockey pour cette sacoche de selle Zefal qui ne pèse
que…40 grammes.

Et ce n’est pas seulement son avantage, le prix va aussi vous
surprendre.

A plus de 0,25 euro le gramme, ce joli accessoire fabriqué en
PRC (c’est à dire en République très Populaire
de Chine)
va aussi alléger votre porte-monnaie de telle
sorte que vous monterez encore plus vite les cols vosgiens.