Mon club Etoile 78 avait sorti les routiers, alors je suis parti seul sur mon VTT.
J’ai tout de suite cherché de l’ombre où me réfugier. Dans la forêt j’ai entendu le train siffler; alors j’ai attendu au passage à niveau non gardé. Qu’il arrive…et il est arrivé, loco à l’envers. Et son machiniste m’a fait un grand bonjour de la main. C’était sympa car il doit être une grande vedette des vidéos familiales.
Puis j’ai grimpé en sirotant l’eau de l’embout de mon camelbag qu’un mauvais goût de plastoque chaud m’obligeait à recracher.
le sentier botanique m’abrite
Après le sentier botanique, Rammersmatt.
Ensuite le petit sentier qui longe le Rueslochbeachle m’a ramené sur les hauts de Roderen.
La chapelle est ouverte, les bancs recouverts d’une assise confortable. Je m’y installe.
En 1666, il est mentionné sur les biens de l’abbaye de l’Oelenberg « Alt Kappel » et » Auf der Heyde ». Je m’arrête. La chapelle est ouverte, les bancs recouverts d’une assise confortable. Je m’y installe. Même un infidèle est capable de s’assoir là sans qu’un orage divin ne vienne l’y déloger!
Branle-bas de combat à Thann. Préparatifs de la crémation des trois sapins ce soir. Un surplus de chaleur bien inutile.
Mon parcours du jour est basique. Vais-je cependant m’intéresser à quelque chose?
Marotte: Avoir une passion exagérée pour quelqu’un ou quelque chose. Origine : Pendant longtemps, les rois et les ducs faisaient venir à la cour des hommes au physique « original » (nains, noirs etc.) pour les amuser en réalisant des acrobaties ou en jouant avec les mots. (L’Internaute). Ma marotte à moi, c’est de trouver une curiosité pendant mon voyage à vélo. C’est d’ailleurs pourquoi, je n’envisage pas une seule seconde de pédaler dans mon garage avec une porte en tôle en face de moi.
Pour passer là à vélo sur le sentier de la Thur sauvage, je réfléchis car il y a bien 40 cm d’eau. Je renonce car je suis en début de parcours et je ne veux pas rouler les pieds mouillés si je plante le vélo avant d’arriver en face.
J’aborde les étangs de Cernay. Je regarde si le VTT est autorisé…oui. L’imagination de ceux qui réalisent ces panneaux est phénoménale.
Les étangs sont remplis à ras bordTrop tard pour la pêche aux grosses truites, c’était les 16 et 17 mars, une seule ligne, appât naturel, 15€ la demi-journée, 20€ la journée entière. Pourquoi l’étang de la poudrière s’appelle de la poudrière? Ce bois regorge d’ouvrages militaires allemands de la première guerre. Des munitions devaient y être entreposées.
D’imposants murs subsistent à proximité de l’étang de pêche
Cette construction ressemble à un casernement
Les emplacements de poutres sont encore apparentsCe bunker commence à fatiguer, néanmoins on y trouve des stockage de produitsQuels produits? Hydro-calcit: produit neutralisant a la propriété principale de modifier le pH du liquide à neutraliser. Le dernier coup de vent a fait des dégâts sur la ligne Thur-Doller Le lac a fait le plein (Michelbach)J’aime cette perspective
J’ai aperçu un panache de fumée au bout du chemin, je me suis précipité, il était trop tard.
Impossible de se positionner au bon endroit pour la bonne perspective.
Je n’ai eu droit qu’aux wagons…et au bout du train.
Le train Thur-Doller fait sa pub. J’ai un peu ripoliné le ciel pour gommer le pylône haute-tension juste derrière.
Quand je suis monté à Rammersmatt, l’accueil de la rando de Richwiller attendait ses participants sous le marronnier.
Vous venez de Richwiller?
Non!…
Alors vous êtes un promeneur…
Le saucisson commençait déjà à transpirer à grosses gouttes.
L’organisateur en chef peinait à faire chauffer l’eau sur le réchaud.
L’effet de l’altitude, dira t-il
Puis je suis parti sur le fléchage du retour.
Dépassé par de gros mollets avides de rentrer au plus tôt à la capitale, j’ai bifurqué.
Sans réfléchir.
Les poursuivants s’arrêtèrent, pris d’un doute…
on doit tourner là?…
Puis j’ai poursuivi mon chemin à travers les prairies et les bois comme un papillon qui titube de fleurs en fleurs.
Le veau regardait passer le train de vététistes, dubitatif devant cette curieuse agitation de la campagne.
Sur les hauts de Roderen, l’arbre mort retrouvait une vie
Puis vient un nouveau train, un train mielleux qui ne manquait pas de voyageuses
les voyageuses allaient et venaient sans se tromper de wagon
Le conducteur du train d’abeilles a peint ses voitures pour que les abeilles retrouvent plus facilement leur chemin. Le contrôleur vérifie les billets avant de laisser entrer les butineuses
Un gros bourdon m’a poursuivi jusqu’à la route, je l’entendais vrombir près de mon casque.
Il suffit d’attendre le train paisiblement pour comprendre comme le monde d’aujourd’hui a changé.
Les locaux ont été conservés avec soin comme si une mise en scène était imminente avec son chef de gare, ses contrôleurs de billets et bien sûr des voyageurs qui se rendent à la ville.
Le bureau du chef de gare est cosy, dirait-on.
On imagine Courteline.
Rideaux à la fenêtre, horloge dont le tic-tac doit rythmer le temps qui passe, immuable, plumier, tampon encreur, machine à écrire et sous-main.
Je ne garantis pas l’authenticité de l’ensemble mais l’ambiance y est.
Et moi je voyagerais volontiers dans ce temps là.
La salle d’attente sent bon l’encaustique et les peintures acryliques de Nadine Nette me ramènent soudain à la réalité.
Inaugurée le 30 juin 1869, la ligne de Cernay à Sentheim dessert la haute vallée de la Doller ; elle se poursuivait à l’origine jusqu’à Sewen. Après avoir eu à subir les conséquences des guerres de 1914-1918 et 1939-1945, sa fréquentation décline jusqu’à l’arrêt du trafic voyageur en 1967, elle est déclassée en 1973.(Wiki)
Aujourd’hui, la ligne de chemin de fer revit de Cernay à Sentheim grâce à l’association touristique Train Thur Doller
A mes lecteurs: lundi 3 septembre, pas de Potins du lundi, je serai en voyage.
Une façon pour moi de libérer mon après-midi en m’accordant par exemple une sieste.
C’est toujours mes premiers kilomètres qui sont problématiques; c’est parait-il là qu’on nous compare au diesel ou à la locomotive à vapeur qui prennent du temps à chauffer.
Quand l’auberge apparaît
Pour forcer le mouvement, je m’offre le petit raidart de Roderen à Rammersmatt.
C’est une façon de resquiller la grimpée de Rammersmatt par Leimbach.
A Lauw, je prends la Seigneurie, puis Petitefontaine et Lachapelle.
En haut de Traubach, Guevenatten; l’image me plait sur fond vosgien
A Guevenatten, je veux savoir.
ici on vend des belles mirabelles
Je veux savoir pourquoi cette chouannerie s’empare des habitants.
Le monsieur qui vend ses mirabelles me dit tout.
Intégrés à la communauté de communes de Dannemarie, la taxe d’assainissement devrait bondir de 300%.
Pourquoi?
Parce qu’il faut construire des stations d’épuration partout où il n’y en a pas…alors que Guevenatten a financé elle-même sa station roselière. Elle ne veut pas payer pour les autres.
les mécaniciens poussent les feux de la locomotive à Aspach