C’est quoi, au fait, l’esprit club?
Maxou reste perplexe…
Les comités ont été réélus, les licences distribuées, les
calendriers publiés.
Alors, ça roule!
Quoi demander de plus?
C’est que le club n’est plus ce qu’il était: des gens partageant
une passion, un passe-temps ou plus simplement un intérêt
commun.
Bref, une communauté!
Non, il n’est plus ce qu’il était le club; les intérêts de l’un
ne sont plus tout à fait les intérêts de l’autre et des grincements
se font entendre ça et là.
Comme ces dirigeants qui peinent à faire respecter la cause
commune et les réglements. La gestion des tensions s’est donc
invitée dans les clubs avec plus ou moins de réussite pour des
administrateurs parfois peu préparés aux contorsions sémantiques
avec leurs membres.
« Si t’es pas content, prends la porte! »
Evidemment, ce n’est pas la bonne méthode. Il faut au contraire
y mettre les formes et ébaucher des compromis.
Pas des compromissions.
Les compromis ont l’énorme défaut de décevoir les
inconditionnels, les absolutistes.
Même à vélo, on ne veut plus rouler en file indienne. Chacun
veut en faire à sa tête. Pas question de rouler à allure modérée,
ni derrière un capitaine.
Aujourd’hui, il faut « cracher le feu ». Faire impression. C’est
de bon ton dans une société qui vous avantage. Pourvu que ce soit
au péril de l’autre.
Au point que certains rechignent à porter le casque sur route,
en dépit du règlement.
C’est vrai, quoi! Porter le casque, ce n’est pas fun;
c’est même ringard aux yeux de certains compétiteurs en retraite
venus se recycler dans les clubs cyclos.
Va t-on vers la fin des clubs associatifs cyclistes, tant
l’intolérance et l’indiscipline prend le pas sur tout?
C’est la question.
Le bénévolat n’attire plus, tellement les contraintes de tous
ordres dissuadent les postulants et tellement les titulaires s’y
accrochent becs et ongles comme la profession politique.
On reste donc sur sa faim: des formules cyclos qui s’étiolent et
qui peinent à se renouveler, des « francs tireurs » qui s’ingénient à
semer la zizanie au sein des groupes.
La boucle est bouclée.
Les clubs deviennent peu ou prou des officines qui distribuent
des assurances et hébergent des coucous.





