Bon sang! je ne dépasse que rarement cinquante kilomètres en ce début d’année. Aujourd’hui encore, j’ai du faire un détour à l’arrivée pour passer au-dessus de la barre.
La barre, c’est l’absurdité du 50 qui fait que selon qu’on est au-dessus ou en-dessous, on remplit sa mission, ou pas. Sur le vélo, je suis en mission avec moi-même. Pas question de rouspéter.
J’ai l’impression de ramer. Pas seulement dans les côtes. J’avais un vent de sud-ouest soutenu. Fidèle à mon principe qu’il vaut mieux l’avoir de face plutôt à l’aller qu’au retour, je l’ai affronté jusqu’à Angeot au km 24, c’est à dire à la moitié du parcours. La route est un exercice physique devenu sans autre intérêt que celui de son maintien corporel et mental. Il le faut pourtant pour ne pas être à charge trop tôt de nos assurances sociales. Déjà que Macron renâcle à payer nos retraites!…
Puis je suis rentré, j’en avais marre. Mentalement à Sentheim, je me suis rendu compte que je serais encore « court »; alors j’ai pris Bourbach et Rammersmatt. Huit pour cent Rammersmatt dans la dernière ligne droite, c’est bizarre, je semblais ne pas m’en souvenir. Une fois en haut, j’ai regardé ce qu’il me restait derrière sur la cassette…c’était bon. La psychologie du cycliste est primaire, j’en conviens. Il n’y a que la « niaque » qui compte.
Quand j’ai abordé les faubourgs de Thann, fier comme un bar-tabac, un rayon de soleil m’a fait un clin d’œil.
Une petite devinette pour terminer: savez-vous à quoi sert cet objet?