A ma demande et à la suite de mon article consacré aux vélos
Brompton, un membre du Forum Brompton – « Bromp’Lille » – nous
décrit obligeamment ce qui a motivé son choix et son vécu avec ce
vélo.
Voici in extenso son texte.
Merci à lui.
Salut Velomaxou,
Quel est mon rapport d’étonnement avec mon Brompton ?
Le premier étonnement : apprendre que ce type de
vélo existait. Automobiliste depuis 15 ans, j’avais remisé mon vélo
et depuis la petite reine ne partageait plus ma vie.
Mais un jour, les bouchons, le prix de l’essence, une vague
conscience écologique m’ont fait prendre la décision de trouver une
solution alternative à la voiture.
Les transport en commun ? Oui mais ils me faut faire 3km de marche
à chaque trajet (trop long.)
Le vélo ? Oui mais la distance à parcourir n’était pas
envisageable.
Le vélo laissé à la station de métro ? Ça ne réglait qu’une partie
du problème puisqu’il me resterait encore pas mal de marche.
J’ai alors googlisé : métro vélo et les aléas de la navigation
m’ont fait arriver sur le Brompton. Un vélo que l’on pouvait
prendre dans le métro, c’était ça la solution.
Le deuxième étonnement : le prix
J’ai d’abord cru à une erreur de conversion. Je me suis alors dit
que le Brompton n’était pas raisonnablement envisageable. J’ai donc
tout naturellement bifurqué vers les Dahon. Il me restait alors a
voir l’engin.
Le troisième étonnement : la compacité
J’arrive donc chez le revendeur Dahon et je suis déçu. Le dahon a
une belle allure mais il prend trop de place à mon goût une fois
plié surtout à côté du Brompton du rayon d’à côté. Il va falloir
trancher : continuer la voiture ou claquer une somme « folle » pour
un vélo de clown.
Le quatrième étonnement : ne serais-je pas une
victime du marketing ?
C’est la question que je me suis posée pendant des jours. Il y a
deux ans et demi, on ne parlait pas tant des vélos pliants, pas de
publicité, pas de tête de gondoles mais n’est-ce tout de même pas
le marketing qui m’a fait arriver au Brompton. Je parcours alors le
Bromptonforum et je découvre des utilisateurs de longues dates de
ce vélo mais surtout beaucoup de passionnés de vélos tout
simplement… Tant pis si c’est un caprice, je me lance.
Le cinquième étonnement : C’est casse-gueule mais
pas tant que ça.
Je vais donc faire un essai du Brompton. Sur les pavés, le guidon
part dans tous les sens, ça secoue sacrément, je vais finir pas
casser un truc ! Et puis me voilà sur une voie « normale » et là je
découvre que ça accélère vite, que l’on se faufile entre les
voitures presque comme un piéton. C’est décidé, ce sera un Brompton
mais un Brompton de base : trois vitesses, noir, pas de dynamo, pas
de porte-bagages.
Le sixième étonnement : ça grince
Le lendemain d’une sortie sous la pluie, la chaine grince. Un
coup d’œil, elle est toute piquée de rouille :
l’angoisse d’avoir acheté un gadget pour enfant
gâté.
Je nettoie la chaine, la lubrifie. Plus de problème et depuis
j’ai pris mes habitudes. L’entretien est finalement
léger.
Le septième étonnement : ça s’emmène
partout
Au départ, le Brompton devait me servir pour les trajets domicile –
travail mais très rapidement il m’a suivi partout dans mes
déplacements professionnels (fini le métro parisien), mes vacances
(découvrir une ville depuis un vélo est une chose à part.)
Je m’équipe également d’un antivol (labélisé FFMC) pour
l’accrocher dans la rue et ainsi tirer le maximum de liberté
que peut m’offrir ce vélo.
Le huitième étonnement : l’entretien est peu
coûteux
Ayant une fâcheuse tendance à pousser plutôt qu’à mouliner
(je corrige peu à peu ce vilain défaut), la chaine se détend et il
faut la changer. Moins de 40€ pour une chaine, une couronne
arrière et la main d’œuvre. Si les accessoires sont
hors de prix, il faut reconnaître que le coût des pièces détachées
n’a rien de délirant.
Le neuvième étonnement : une fabrique plus
qu’une usine.
En 2008, Brompton reprend l’organisation d’un
Championnat du Monde de Brompton. L’idée est amusante,
l’organisation sur place très bon enfant, la visite de
l’usine situé à deux pas du Kew garden à Londres est
étonnante. Les cadres sont soudés sur place et un vélo est assemblé
de A à Z par le même ouvrier, il pourrait presque le signer. Je
trouve cela plus gratifiant que de monter des gaines de freins à
longueur de journée.
Le dixième étonnement : ça roule
L’emmenant partout, après un an d’utilisation, le
compteur affiche 4000km et je ne roule plus avec la seconde voiture
du foyer. Ce n’était donc pas qu’un caprice, je
m’offre donc une nouvelle selle pour marquer le coup.
Aujourd’hui, bientôt 10.000km pas de grands exploits à mon
actif, juste une utilisation quotidienne qui ne cessent de
m’étonner.