Les écolos rigolent jaune


Parmi ceux qui se félicitent de cette mésaventure qui frappe « les gilets jaunes »: les écologistes.

Ceux de la première heure qui n’ont jamais cessé de vilipender les premiers responsables de la pollution, à savoir les automobilistes.

Invoquer les tankers, les avions de ligne, oui ils le font aussi.

Mais les automobilistes, et les camionneurs!, ce sont des proies faciles.

D’autant que les retombées polluantes dans les villes sont « à portée de mains », oxydes de carbone, oxyde d’azote, microparticules et autres composés chimiques tous néfastes pour la santé et la planète.

Autant le dire tout de suite, j’ai toujours eu une méfiance relative à l’égard des écologistes de salon toujours prompts à nous donner des leçons de bien vivre sans toujours démontrer et éprouver concrètement leurs préceptes.

Des écolos à vélo, j’en connais peu.

L’affaire des gilets jaunes pourrait bien se retourner contre ceux qui ont allumé le feu de la discorde.

A commencer par le sieur Hulot et avant lui la dame Royal.

Vouloir mettre la France rurale à pied à marche forcée, sinon à vélo, est un vœu pieux dans lequel le gouvernement s’est fourvoyé en cumulant hausse des prix pétroliers et fiscalité.

Il est à craindre que notre France en Marche et ses jeunes thuriféraires au pouvoir s’y cassent les dents car il n’existe actuellement aucune alternative crédible au tout voiture dès lors qu’on exige des Français mobilité et flexibilité au travail. Ce ne sont pas les mesurettes prises dans l’urgence qui vont mettre un terme au mécontentement. Pendant quarante ans, on a gentrifié les villes, exilé les forces populaires dans le péri-urbain toujours plus loin sans développer les infrastructures collectives de transport ad hoc et à présent on s’étonne des dégâts de la route et des retombées carbonées.

On va mettre du temps à sortir du dilemme. Surtout que le peuple est chauffé à blanc!



9 réflexions sur « Les écolos rigolent jaune »

  1. « Pendant quarante ans, on a gentrifié les villes, exilé les forces populaires dans le péri-urbain toujours plus loin » : c’est vrai pour les grandes villes mais pas ailleurs. Dans les villes moyennes, c’est le coeur des villes qui se meurt comme l’a bien documenté Olivier Razemon dans « Comment la France a tué ses villes ».

    Aimé par 1 personne

  2. Il est frappant de constater que, dans cette histoire (gilets jaunes, Hulot, …) on reste franco-français !! Cela m’a frappé en écoutant N. Hulot hier au soir .
    En admettant que la France résolve ce pb de pollution carbonée sans laisser en chemin la population indigente, qu’est-ce que cela changera au niveau mondial ? … tout au plus quelques morts en moins en France : ceux liés à la pollution de l’air ! … En attendant que le brouillard chinois ne nous rattrape …
    Tant qu’on aura des Trump, des Bolsonaro, etc. à quoi ça sert ?
    Frappant aussi de constater qu’on est incapable d’endiguer (pas de taxation) cette pollution carbonée dans le domaine maritime, aérien, ou le transport par camion qui déversent impunément leur rejets de mort. Le transport n’est pas assez cher, j’en veux pour preuve la facilité avec laquelle on peut acheter pour trois fois rien des produits made in Asia !
    Autre exemple : on trouve sur les marchés de France des produits bio provenant d’Argentine, d’Afrique du Sud : bio ne veut surtout pas dire écologique ! Mais il faut bien satisfaire à la mode bio n’est-ce pas ?

    J’aime

    1. Il faut admettre que ce mécontentement face aux taxations n’est que « franco-français » et pour cause: taxer les carburants maritimes et ceux des avions est impensable car ça affecterait l’économie mondiale et on serait vite blacklisté car l’OMC s’y opposerait instantanément. Chirac a essayé; résultat c’est Air France KLM qui est la seule touchée par la taxe de solidarité. Un avion émet environ 140 grammes de CO2 au kilomètre par passager contre environ 100 grammes au kilomètre pour un automobiliste https://www.rtbf.be/info/dossier/le-climat-et-moi/detail_pourquoi-le-kerosene-des-avions-n-est-il-pas-taxe?id=9154569

      J’aime

      1. Ce n’est pas les populations rurales qu’il faut ciblées mais plutôt la circulation des camions sur nos routes et autoroutes avec la mise en place du fer-routage et en développant et en diversifiant les transports en centre urbain et pourquoi pas développer les transports fluviaux maintenant il est sûr que si l’on parle uniquement économie dans 50 ans nos enfants auront d’après les expert des conditions de vie qui ne seront pas à envier sans parler des migrations et de leurs conséquences politiques.

        J’aime

      2. oui d’accord avec le fer-routage. Seulement pourquoi les tentatives ne marchent pas? si vous trouvez l’explication je suis preneur. Je pense aux investissements colossaux à réaliser ainsi qu’à la logistique qui handicapent les flux tendus (le juste à temps)…mais je me trompe peut-être. A moins qu’on remette en question les flux tendus. Le fluvial? alors là, toutes les études s’accordent pour dire que ça ne concerne que les pondéreux.

        J’aime

    1. En fait il faudrait dissocier 2 types d’utilisateurs. Celui qui en milieu rural roule au mazout parce qu’effectivement il est en zone diffuse et n’a pas d’autres solutions. De par leur mode de vie il est rare qu’ils aient la clim donc ils ont un « crédit virtuel » et s’ils polluent un peu c’est dans une zone ou l’air reste respirable. Ue taxation adaptée ne serait pas une hérésie.
      De l’autre coté il y a le « rurbain » qui s’est collé nulle part à 40km de son boulot pour avoir une maison qui permet au chien d’avoir une piscine. Lui va quasiment « privatiser » la route pour se rendre au boulot, pour aller faire ses courses, pour amener ses enfant au cours de musique, …. aussi il a acheté un diesel pour réduire ses dépenses de carburant. Son diesel plus bruyant qu’un moteur à essence va polluer des zones urbaines et va rejoindre les autres pour enfumer des zones urbaines y compris des zones où des gens se sont installés en collectif pour justement ne pas trop s’éloigner du boulot ou de zones d’activités économiques. Dans ce 2ème cas il n’est pas très rationnel que ce diesel bénéficie d’exonération fiscales!

      J’aime

  3. Juste analyse, mais complexe d’adapter la fiscalité ou plutôt de réorienter les gens.
    Perso, il y a 40 ans j’ai choisi d’habiter dans une petite ville à la campagne (200 m et je suis dans les collines et vergers), avec tous les services et proche de la grande agglo (transports en commun); c’était un peu plus cher à l’achat mais pas de transports inutiles (jusqu’au collège à pied pour les enfants , lycée en bus, activités sur place) et qualité de vie (je ne passe pas ma vie au volant). J’ai pas de piscine (pour l’utiliser qq jours/an il faut la payer, payer des taxes et la chauffer (!)), pas de chien (c’est chiant quand il faut aller le faire pisser le soir et par n’importe quel temps, … et puis faut payer le véto !). Pas de 4×4 diesel survitaminé non plus ni autre SUV , ce sont des hérésies écologiques.
    Bref, il faut apprendre aux gens à faire un calcul économique et à voir plus loin que le bout de leur nez, à savoir résister aux pressions commerciales qui poussent à une consommation effrénée, etc…

    J’aime

Répondre à Jeanne à vélo Annuler la réponse.