L’amour-propre est l’amour de soi dans le regard des autres selon Jean-Jacques Rousseau. Finasser ne sert à rien. Il faut ne pas tricher avec soi-même. J’ai cette fâcheuse habitude de toujours vouloir accomplir un parcours minimum qui ressemble à quelque chose.
C’est sûr, je suis un philosophe à deux balles. Au bacho, je serais éliminé.
J’en connais qui sont capables de rentrer au bout de 20 km. Moi pas. Il me faut de la consistance. C’est combien le service minimum, déjà?
Je n’ai pas beaucoup de marge de manœuvre, il fait beau, c’est la pleine saison…tout au plus un peu de chaleur…et cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, l’âge venant, qu’il faut dompter avec sagesse. Je veux parler de cet exercice physique pas anodin qu’est le vélo. Certes il existe de sports autrement plus violents peu indiqués lorsqu’on devient quinca, sexa et la suite…
Mentalement, je construis mon itinéraire « in situ », ou sur le tas si vous préférez.
A rond-point d’Aspach, tiens! une école qui traverse à pied et des motards qui font la circulation. Tiens! encore des motards, des douaniers, …au lieu de prendre le train Thur-Doller je tourne à gauche vers Burnhaupt…encore des gendarmes!
Bon allez! le chemin de l’étang et je file à Diefmatten puis je monte la vallée du Soultzbach et je mijote…Est-ce qu’au bout je vais me dégonfler et ne pas rentrer par le Schirm?… C’est la question.
Bon, je temporise, je file à la Seigneurie, comme ça j’ai encore du temps pour réfléchir car ça chauffe sec sur le goudron.
Aux arrosoirs, je me mets à la lecture.
Cambriolers 2 fois…merci de me rapporter mes tiroirs…bonne récompence…merci
Bruno, l’arroseur, ne manque pas d’humour. A Masevaux, le feu est vert et la grande côte face à moi m’attend.
Je grimpe en dix-huitième vitesse rien que pour ne pas affoler la pendule. Je suis déjà tout étonné d’être à Houppach, les deux zigzag à l’ombre sont agréables, puis vient la colo et la rampe qui mène au col. C’est super, j’y suis déjà!
Faut dire que la route toute neuve pour le Tour facilite la grimpée. Quand le cardio arrive à 160, je le laisse refroidir en pédalant mou pour qu’il redescende à 150…puis je repars.
A Bourbach, j’ai l’air malin, je ne vais quand même pas redescendre…surtout que de ce coté, c’est fastoche.
A Plan Diebold, panneau qui indique que la route du Steinby sera fermée le jour du Tour. La descente du Steinby est pourrie, il faut descendre sur les freins, nombreux nids de poule.